Tambacounda : contre la situation jugée défavorable de leur localité, les habitants de Kothiarinding ne rient pas.

A Kothiarinding, ce quartier plus que centenaire rattaché aujourd’hui à la commune de Tambacounda, les conditions de vie des habitants sont vraiment moyenâgeuses. L’eau courante, l’électricité, les infrastructures sociales de base, entre autres commodités qui fondent la ville, tout y manque. Ce qui fait que les populations sont sorties de leurs gongs pour exiger une prise en charge correcte de leur situation au risque de se faire entendre par tous les moyens.

Les populations du quartier de Kothiarinding, quartier situé dans la commune de Tambacounda ne rient pas. La cause ? Leur localité aujourd’hui rattachée à la commune manque de tout. Rien de ce qui fait une ville n’existe dans ce patelin pourtant plusieurs fois centenaires. Le chef de quartier monte le premier sur ses grands chevaux, « depuis que notre localité est érigée en quartier et rattachée à la commune, aucune initiative visant à le faire sortir de son mal développement n’est enclenchée. Nous n’avons pas de courant, nous n’avons pas d’eau courante, le quartier n’est pas loti, les traits de caractère qui déterminent un village sont toujours dans la localité », détaille Tambanding Mankané, très furieux. Et pourtant, se désole-t-il, « il nous a été notifié notre rattachement à la commune ». Le responsable des jeunes lui emboite le pas, « beaucoup de cas de maladies auxquelles nous sommes confrontés sont seulement dus au manque d’eau potable dans la localité. Jusque là, nous ne buvons que l’eau des puits parfois impropre à la consommation ». Mamadou Keita poursuit, « le pont qui relie la localité au reste de la ville peine à être terminé. Nos enfants après l’école élémentaire continuent difficilement leurs études du fait d’un manque de route, surtout en début d’année quand la rivière est encore remplie d’eau. Le plus navrant c’est qu’à chaque passage des autorités, ce sont des promesses qui nous sont servies et elles ne sont respectées. Nous en avons marre. Il est maintenant grand temps que notre quartier, qui est le plus âgé de tous les quartiers de la commune, excepté celui Tamba Socé, soit reconsidéré et revalorisé ». L’imam de la localité, qui était présent, a bénit le point de presse tenu par les jeunes et invité ceux-ci à prendre leur mal en patience. Il leur conseille cependant que, d’ici les prochaines élections, si aucune amélioration n’est notée, qu’aucun politicien ne soit autorisé à fouler le sol du quartier au risque d’y laisser des plumes. « Nous ne pouvons pas continuer à subir une injustice qui ne se justifie pas », rugit le religieux, visiblement atterré par la situation que vit sa localité.

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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /