
La semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (SNPE), édition 2015 a vécu. Du 14 au 20 courant, la ville voire le pays ont vécu au rythme de la petite enfance. Les structures DIPE (développement intégré de la petite enfance) ont rivalisé de savoir-faire et de savoir-être.
Tambacounda qui a été la capitale des tout-petits pour avoir abrité la journée nationale du lancement de la semaine, a clôturé ses activités à Koussanar retenu par le comité régional de pilotage pour abriter les festivités de fin de semaine. L’occasion a été saisie par les autorités locales en charge du sous-secteur, de faire un bilan détaillé de la situation de l’état-civil dans la région. D’ailleurs le thème de cette année a porté sur « l’enregistrement des enfants à l’état-civil à la naissance, un droit pour chaque enfant ». L’édition a tout son pesant d’or dans un contexte de raréfaction de ce document chez les élèves où, quelque part dans la région, des classes entières n’avaient pas composé à l’entrée sixième, faute d’extrait de naissance. A Tambacounda, le phénomène est très inquiétant, note le coordonnateur régional de la petite enfance et de la case des tout-petits (CRPECTP). Selon Youssouf Sarre qui prononçait un speech à Koussanar, » près de 30% des enfants âgés de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés à l’état-civil à l’échelle nationale », se désole-t-il. « La même tendance est notée à Tambacounda dans les structures DIPE », informe Youssouf Sarre. Il détaille, « 3200 enfants dont 1680 filles sont recensés sans état-civil, soit 28% de l’effectif global » qui poursuivra, « la question de l’état-civil est un problème réel à Tambacounda », d’où son appel à une synergie des actions pour inverser la tendance. « Tout le monde doit apporter du sien dans la lutte contre ce fléau », plaide Youssouf Sarre, visiblement courroucé. « Un enfant sans état-civil est un enfant sans aucun droit, surtout celui à l’éducation et à l’identité qui restent fondamental », a-t-il martelé. « La semaine va être clôturée aujourd’hui samedi mais, le thème demeure et doit continuer de faire la une dans les débats et les foyers pour que les enfants soient inscrits à l’état-civil » implore Mr Sarre. Le sous-préfet de Koussanar, qui devait prononcer la formule consacrée pour clôturer la semaine, a soutenu que le diagnostic est clair et précis et que la situation est très alarmante et même inquiétante. C’est pourquoi, il n’a pas mis de gants pour appeler les parents à assumer leurs devoirs vis-à-vis des enfants. « Vous devez déclarer les enfants à l’état-civil », leur enjoint-il avant de leur signifier que c’est l’un de leurs droits les plus fondamentaux. D’ailleurs, les gosses vous l’ont manifesté à travers leurs prestations par ces termes « nous n’avons pas demandé à naitre donc, de grâce, inscrivez-nous à l’état-civil pour disposer de ce précieux document ».
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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /