Missira : Boukhadry Kaba sur l’émigration clandestine massive des jeunes,« Il faut un Dac pour arrêter l’hémorragie ».

La commune de Missira est l’une des localités du pays qui a le plus ressenti les conséquences de l’émigration clandestine. Entre 2013 et 2015, la localité a perdu beaucoup de ses jeunes dans la méditerranée en tentant de rallier l’Europe par des pirogues de fortune. Aujourd’hui, se désole le membre du conseil économique, social et environnemental et coordonnateur de l’Apr de la zone, « le village de Missira est presque sans jeunes, tous sont partis en Europe faute de travail dans la localité ». C’est pourquoi, plaide-t-il, « il faut, pour arrêter la saignée, créer un domaine agricole communautaire dans la contrée, pour pouvoir retenir les jeunes ».

Boukhadry Kaba, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), venu assister à la finale du conseil municipal dont il est membre, a fait part de toute son inquiétude quant à la situation qui prévaut dans sa localité. Selon lui, « la presque totalité des jeunes du village de Missira et environs ont quitté la zone faute de mieux-être dans la commune. Aucune activité pouvant les retenir n’existe, ce qui justifie leur départ massif vers l’Europe », se désole-t-il. « Nous demandons à l’état de créer un Domaine Agricole Communautaire (Dac) ici à Missira, pour non seulement mettre un frein à l’émigration massive des jeunes mais surtout leur trouver des sources de revenus pour espérer les retenir chez eux et éviter les nombreux cas de disparus notés dans la méditerranée. Il faut que le problème de Missira soit pris en compte très sérieusement », plaide le responsable Apr de Missira. « C’est seulement ce qui pourra à défaut de mettre un terme au fléau, réduire considérablement le nombre de candidats à l’émigration clandestine », a-t-il ajouté.

Sur la situation de sa formation politique, le conseiller économique, social et environnemental soutient que l’Apr se porte à merveille dans la commune. Chaque dimanche, une réunion de coordination est organisée entre les responsables et tous les deux mercredis de chaque mois, la coordination communale est convoquée pour discuter et échanger sur certains points. Il dit aussi se féliciter du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) qui a pris en compte le désenclavement de la collectivité. Beaucoup de pistes rurales sont déjà réhabilitées, même si, jusque-là, reconnait-il, le tronçon Barkeyel-Médina Diakha-Bira attend toujours. Cependant, M. Kaba dit déplorer la manipulation des jeunes par l’opposition. « Pour demander la fermeture des caniveaux à ciel ouvert, les jeunes, sous la manipulation, ont bravé l’interdiction de marche de l’autorité pour descendre dans les rues. C’est inadmissible », soutient M. Kaba, bien que reconnaissant l’importance de la fermeture des caniveaux à ciel ouvert. « Dans un contexte d’insécurité avec le terrorisme, les jeunes doivent savoir raison garder et éviter de suivre une opposition en mal de repère et de positionnement dans la zone ».

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /