La localité de Koulor érigée en commune avec l’avènement de l’acte III de la décentralisation manque de tout. De bonnes pistes rurales pour relier les villages jusqu’aux forages pour alimenter les différentes localités en passant par l’absence de financement et de matériels d’allègement pour les femmes, entre autres commodités, Koulor n’en a rien. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, le maire de la commune est sorti de son mutisme, pour appeler de toutes ses forces au secours, surtout à l’endroit des différents projets et programmes du gouvernement notamment le Pudc qui milite en faveur du monde rural.
« Quand le saint homme et grand érudit de Koulor Serigne Ibrahima Willane, celui qui a rendu la localité célèbre revenait sur terre et observe la situation de sa localité, il n’en reviendrait pas. Koulor n’a presque pas changé. C’est le même cadre de vie qu’il a gardé depuis mathusalem, rien n’y a en effet bougé », fulminent des villageois rencontres et très désappointés. Et pourtant, renseignent ils, « la localité était auparavant la capitale de la zone. Tout le monde y venait pour rencontrer le marabout et recevoir sa bénédiction. Depuis lors, la localité a gardé les mêmes traits de caractère, aucune évolution n’y est notée ».
Kéba Willane, l’un des petits fils du marabout et maire de la commune interrogé sur la situation de la collectivité locale confirme les propos des populations. « Tout est urgence dans la localité », résume l’édile. « Nous n’avons pas d’eau courante faute de forage dans la zone. Les populations ne boivent que l’eau des puits et des mares et autres marigots qui traversent les villages et partagées avec les animaux domestiques comme sauvages », s’offusque Kéba Willane. Il continue sa complainte, « les femmes de Koulor n’ont aucun appui de l’Etat. Depuis que je suis à la tête de la commune, aucun financement n’a été alloué aux femmes, comme si elles ne font pas partie du pays », s’enrage le maire. « Il faut que l’Etat leur accorde une oreille attentive et sache que ce sont des sénégalaises à part entière et pas entièrement a part. Même pour ce qui est des matériels d’allégement de leurs travaux offerts à tour de bras dans le pays, les femmes de Koulor n’en ont rien reçu », rouspète le maire. « Il faut que le Pudc, le ministre de la femme, et tout autre programme susceptible d’aider le monde rural nous viennent en aide car, nous sommes très fatigues », prie le maire. « La localité ne mérite pas ça », fait remarquer Kéba Willane qui s’en est ouvert à la presse pour se faire entendre. « Les populations ont dès les premières heures plébiscité Macky Sall espérant de lui un changement de leurs conditions sociales mais, ça tarde encore », fait noter l’édile de Koulor non sans râler, « nous sommes fatigués ».
Certaines populations présentes lors du face à face du maire avec la presse ont tout bonnement fulminé qu’elles ne sont point considérées et elles avertissent, « nous saurons prendre nos responsabilités le moment venu ».
Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /
