
Les producteurs et productrices agricoles du département de Tambacounda affiliés à la CNAAS qui ont connu un retard pluviométrique et une pause des pluies durant les mois de juillet et de Septembre se sont vus indemnisés par le programme assurance récolte, bien que les récoltes ne soient pas mauvaises. Au total, prés de 50 millions de nos francs ont été décaissés pour indemniser l’ensemble des 33 localités touchées par le fléau sur les 34 affiliées au programme.
Les produits assurance- récolte Sahel qui sont lancés depuis 2011 par Planet Guarantee, du fait de leur importance et de leurs intérêts pour les producteurs, sont aujourd’hui proposés dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. L’assurance- récolte, si l’on en croit Amath Diama Cobar, le responsable de la formation et de la communication de Planet Guarantee, « est un mécanisme qui permet non seulement de couvrir l’investissement agricole mais aussi, elle permet aux producteurs d’avoir un revenu suffisant en fin de campagne pour subvenir aux besoins de leurs familles », surtout qu’au Sénégal, précise-t-il, « plus de 80% des superficies emblavées sont cultivées sous pluie ». Mieux, explique-t-il, « l’arachide, le mil, le riz, le mais et le sorgho, qui sont les principales spéculations cultivées, sont souvent fortement tributaires de la pluviométrie. Cette agriculture est donc sensible aux risques naturels que sont la sécheresse, le déficit pluviométrique, les inondations, les attaques acridiennes, entre autres catastrophes. Ce qui fait que ces phénomènes naturels favorisent une insécurité alimentaire croissante des populations rurales et constituent de réelles menaces dans la lutte contre la pauvreté.
Et c’est dans ce contexte poursuit-il, que « s’inscrivent leurs actions visant à développer et à mettre en place avec leurs partenaires, des mécanismes d’assurance récolte uniques en Afrique occidentale. Et c’est d’ailleurs pourquoi, l’état du Sénégal a mis en place la CNAAS (compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal) en plus des actions initiées par des partenaires comme le PAM, Oxfam, la banque mondiale, le Fida, afin de mettre en place des produits d’assurance- récolte adaptés et accessibles à tous.
Près de 50 millions payés comme indemnités.
Pour cette campagne 2015, informe M.Cissokho, le chef du bureau CNAAS/Tambacounda, « ce sont prés de 50 millions qui sont décaissés pour servir de paye des indemnités dues aux producteurs affiliés à programme. 47. 488. 574f, c’est le montant exact représentant les indemnités que doivent percevoir les bénéficiaires. Ils sont composés de producteurs et productrices basés dans 33 localités sur les 34 affiliés au programme d’assurance récolte ». Il détaille, « 3.229 producteurs assurés regroupés au sein de 10 GIE dont 2 GIE du PADAER ont reçu leurs chèques des mains des autorités locales, administratives et des partenaires. Il s’agit, liste-t-il, « des GIE And Deffar Niani qui a reçu 8.136.355f, de Beydare Kaffou qui a reçu 3.518.546f, de Boolo Sukhali Sunu Goox qui a empoché 8.478.630f, de Djokéré Endam 1.124.787f, de Fandéma avec 6.452892f, de Kambeng Kawral avec 1.125.198f, de Laabal 4.160.912f, de Soope 4R qui a reçu 2.179.318f. les GIE du Padaer ont, eux reçu l’un 9.357.165f et l’autre 2.954.772f.
« L’avantage de cette assurance, est d’indemniser les producteurs lorsqu’il y a un déficit ou une pause pluviométrique », s’est réjoui Madior Fall, le chef du bureau du Pam à Tambacounda. Il continue, « l’arrivée tardive des pluies ainsi que les deux pauses notées aux mois de juillet et septembre auraient été fatales aux récoltes, si les pluies n’avaient pas continué jusqu’en octobre. Et c’est la prise en compte des pauses pluviométriques dans les risques qui a fait que les 33 localités sur les 34 affiliés au programme ont été touchées ». Cependant, informe-t-il, « les zones les plus touchées ont été Koussanar, Dawady, Colomba, Sinthiou Malème, entre autres ». Les chèques empochés, les producteurs sont encouragés par le projet 4R dont le coordonnateur Sory Diallo a été solennellement remercié par le représentant du Pam, pour sa bonne coordination du programme, à utiliser l’indemnisation pour préparer la campagne agricole 2016. « Il faut que l’argent reçu serve à l’achat d’intrants, de matériel agricole », etc., leur conseille Madior Fall du Pam. « Si les différents partenaires sont réunis aujourd’hui pour vous encourager à sécuriser vos investissements, c’est encore pour vous accompagner dans la production », termine le responsable de la communication de Planet Guarantee, avant d’appeler à l’Etat et les partenaires à investir massivement dans la production agricole et de participer activement dans la diffusion de l’assurance récolte.
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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /