Tambacounda : défilé du 4 avril 2016, les enfants talibés créent l’attraction de la fête.

Le défilé du 4 avril, à l’instar de toutes les régions du pays, Tambacounda l’a aussi célébré cette année avec faste et de manière très solennelle. Outre la traditionnelle cérémonie de prise d’armes à laquelle nous étions habitués ces dernières années, les civils ont repris l’asphalte pour rouler les talons au feu, aux côtés des forces de sécurité et de défense. Plusieurs établissements scolaires, des écoles de formation, les cases des tout-petits, entre autres, ont défilé. Cependant, l’attraction a été le passage des enfants talibés, tous de blanc vêtus, leur sébile en bandoulière. Ils ont déroulé les comme des enfants de troupe, une manière de dire qu’ils ne savent pas que tendre les sébiles.

Le défilé de cette année avec comme thème, « les forces de défense et de sécurité face aux défis sécuritaires » a encore vécu à Tambacounda. Sous la présidence du gouverneur de région, M. Bouya Amar, qui a fait part de toute sa satisfaction sur l’organisation et la tenue du défilé, le public Tambacoundois est sorti en masse célébrer la fête qui marque notre accession à la souveraineté internationale depuis 56 ans. Le chef de l’exécutif régional a profité de son discours à la fin du défilé, pour appeler les populations à plus de collaboration avec les différentes forces de défense et de sécurité. « Dans un contexte marqué par le terrorisme qui frappe à toutes les portes, les populations ont un rôle à jouer dans la lutte et la prévention contre ce fléau », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « les populations doivent informer les forces de sécurité de toute présence suspecte dans le pays. C’est cela qui faciliterait leur mission qui ne consiste qu’à les défendre, elles et leurs biens ».

Le colonel commandant la zone militaire N°4, Nguirane Ndiaye, embouchera la même trompette. « Les populations doivent participer à un effort national de renseignement des forces de sécurité et de défense. Ceci participe à la sécurité », a martelé le premier des militaires de la région. « C’est seulement à partir de renseignements que nous savons ce qui se passe dans les points les plus reculés du pays. Cela, les populations doivent le savoir et savoir qu’elles ont un grand rôle à y jouer. La sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces de sécurité et de défense », a ajouté le colonel Ndiaye.

Il faut cependant signaler que les agents de la sécurité de proximité ont été chassés des rangs bien qu’ayant matinalement vissé leurs képis et ciré leur chaussures. Qu’est-ce qui a pu se passer pour en arriver là, la question était sur toutes les lèvres.

 

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /