Tambacounda : situation des décès maternels et infantiles en 2015, « les femmes continuent de perdre la vie en la donnant ».

Les décès maternels et infantiles dans la région de Tambacounda restent encore très élevés malgré les nombreux efforts consentis par l’Etat et les partenaires dans le domaine de la santé. Chez les femmes enceintes, en donnant la vie, 133 d’entre elles ont rendu l’âme en 2015. Ce qui fait dire au médecin chef de la région, sans sourcilier que, « les grossesses tuent plus que les autres maladies ». Chez les enfants âgés de 0 à 5ans, rien qu’au centre hospitalier régional, 145 décès y ont été enregistrés en 2015. Incroyable diront certains en ce 21 siècle.

Le comité régional de développement tenu ce jeudi à la gouvernance de la région sur la santé a mieux renseigné sur la problématique de la santé de la mère et de l’enfant dans la région de Tambacounda. Même si des efforts sont notés entre 2014 et 2015 sur le nombre de décès maternels et infantiles, les chiffres avancés ce jeudi restent tout de même alarmants. Chez les femmes enceintes, en donnant la vie, 133 d’entre elles ont succombé. Ce qui donne des sueurs froides à plus d’un en ce 21éme siècle, avec les nombreuses avancées notées dans la médecine. Le docteur Abib Ndiaye, le médecin chef de la région médicale (Mcr), dira qu’à Tambacounda, on meurt plus de la grossesse que du paludisme ou toute autre maladie. D’où son appel à impulser la riposte contre ce fléau. Pour cela d’ailleurs, un forum régional avait été initié sur la problématique des décès maternels et infantiles. « La gestion de cette situation ne peut et ne doit pas être le seul apanage des professionnels de la santé. Aujourd’hui, l’implication de tout le monde est plus qu’urgente », plaide-t-il.

Toutefois, fait-il remarquer, « il demeure une priorité que, si l’on veut mieux maitriser la situation, certains paramètres doivent être pris en compte. Dans la région, le ratio (médecin/populations, sage-femme/femmes enceintes, hôpital/populations) reste trop faible ». Il détaille, « les normes de l’OMS sont 1médecin pour 10.000hts, Tambacounda est à 1médecin pour 30.436 personnes. Pendant que 1 sage-femme est désignée pour 300 personnes, la région est à 2154 femmes suivies par une sage-femme. Tout ceci constitue de réels problèmes dans l’atteinte des objectifs ». A ce lot de contraintes, il ajoute le faible taux des consultations prénatales (Cpn). Là aussi informe-t-il, « une diminution a été constatée de manière générale dans la région, même si, l’objectif général dans le cadre du PTA a été atteint ».

« Pour ce qui des accouchements, des efforts ont été notés car, plusieurs femmes ont été assistées par un personnel qualifié. Ce qui a fait d’ailleurs qu’une évolution a été notée dans 6 des 7 districts que comptent la région », se félicite le Dr Abib Ndiaye qui appelle à une synergie des actions pour arriver à vaincre ce fléau lancinant.

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /