Idrissa Seck sur le différend avec la Gambie, «l’axe principal de notre diplomatie doit être le bon voisinage avec nos cousins qui nous entourent ».

« Je trouve exécrable les relations que les dirigeants actuels du pays entretiennent avec nos voisins les plus immédiats », a d’entrée servi Idrissa Seck qui n’a pas caché son indignation et son inquiétude face à la situation actuelle entre le Sénégal et la Gambie. « L’axe principal de notre diplomatie doit être aujourd’hui le bon voisinage avec nos cousins des pays frontaliers avec le nôtre », conseille-t-il.

Le leader du parti Rewmi, en visite chez le Khalife général de Médina Gounass en ce début du Daaka, s’est prononcé sur la crise entre son pays et la Gambie. Selon lui, c’est une situation regrettable qui est en train de se passer entre les deux pays. Aucune des deux parties ne tire profit de la situation actuelle qui prévaut. « Ni le Sénégal, ni la Gambie n’ont intérêt à ce que la crise perdure », fait remarquer Idrissa Seck après son entretien avec Thierno Amadou Tidiane Bâ, khalife de Médina Gounass.

« Les dirigeants actuels du pays entretiennent de très mauvaises relations avec nos voisins les plus immédiats », se désole Idrissa Seck qui n’a pas manqué, après son entretien avec le Khalife de Médina Gounass, de s’ouvrir aux organes de presse pour montrer son indignation. « Le président Sall doit profiter de son mandat de président en exercice de la Cedeao pour faire de cette crise avec la Gambie, une affaire prioritaire. L’organisation est dotée d’une convention datant de 1982, signée à Cotonou, qui a été renforcée par un mécanisme de garantie des transports du transit routier inter états ». Cependant, regrette le patron du Rewmi, « ce mécanisme n’est pas respecté car, les transporteurs rencontrent toutes les difficultés du monde pour traverser les frontières entre les pays. De longues attentes, des procédures administratives douloureuses, parfois même il est noté des prélèvements  occultes  sur les populations et les usagers de la route. L’aménagement de corridors de transport entre les états, qui facilitent le transport des personnes et de leurs marchandises, doit aujourd’hui devenir la priorité, plaide le « rewmiste » en chef, visiblement très affecté par la situation de crise entre des états frères. « Aucun des deux pays, que ce soit le nôtre ou la Gambie ne gagne dans cette crise. Le Sénégal exporte plus de la moitié de ses produits, notamment dans la sous-région et en Gambie aussi. La Gambie elle, ne peut pas respirer sans le Sénégal ». C’est pourquoi, pense-t-il, que la médiation annoncée de la Cedeao doit être mise à profit pour que la crise soit conjuguée au passé et pour cela, pense Idrissa Seck, « Macky Sall avec son mandat à la tête de la Cedeao a un grand rôle à y jouer ».

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /