
Les responsables des jeunes et des femmes n’en peuvent plus de voir l’hippopotame continuer de tuer les populations dans les eaux du fleuve. Très outrés par les attaques mortelles de la bête et la léthargie dont font montre les autorités, ils ont fait face à la presse pour dénoncer la situation et exiger une prise en charge définitive et efficiente de la situation, sinon, alertent-ils, « les populations sauront le faire elles-mêmes, quid de ce qui va arriver ».
Les attaques répétées et mortelles de l’hippopotame commencent à exaspérer les populations de Gouloumbou. La goutte de trop a été la dernière attaque sur deux jeunes pêcheurs dont l’un est jusque-là en soins intensifs à l’hôpital de Tambacounda. L’animal qui tue sans arrêt les pêcheurs et les cultivateurs dans le fleuve ou dans les champs ulcère les responsables des jeunes et des femmes qui sont sortis de leurs gongs, pour exiger à ce que la situation soit prise en charge. Yérim Diop, le porte étendard des jeunes, qui n’et pas loin de penser que ces animaux sont mieux considérés que les humains avance, « l’hippopotame peut tuer les habitants mais, personne n’a le droit de s’en prendre à lui ». A ce jour, 25 personnes sont tuées sans qu’aucune mesure ne soit prise ou mise en œuvre pour juguler le mal. Mor Ngom, en son temps ministre de l’environnement, avait donné des pirogues aux pêcheurs pour une meilleure sécurité. Depuis lors, avance le jeune, elles sont parquées sur place et inutilisées jusqu’à ce qu’aujourd’hui, l’une des deux s’est détériorée et les moteurs grippés. « Le mardi dernier, le « tueur » s’est encore illustré en s’attaquant à deux pêcheurs dont l’un a été grièvement blessé », s’offusque Yérim Diop qui dit en appeler à la réaction immédiate des autorités avant que les populations ne décident elles-mêmes de prendre la chose en main.
Les travaux des bassins piscicoles à l’arrêt.
La direction des financements verts du ministère de l’environnement avait commencé des travaux de construction de bassins piscicoles pour permettre aux populations de ne plus aller au fleuve et rencontrer l’animal. 5 bassins ont été aménagés. « Il a fallu juste que le directeur passe pour visiter les travaux pour qu’à son retour, les chantiers soient à l’arrêt. Depuis sa dernière visite dans les lieux il y a de cela plus d’un an, rien n’a progressé dans les chantiers. C’est pourquoi d’ailleurs, les populations ne peuvent pas arrêter d’aller au fleuve et subissent à chaque fois les assauts de la bête », martèle le responsable des jeunes. Pis, informe-t-il, le responsable de l’Agence Nationale de l’Aquaculture avait refusé de réceptionner les bassins car, estimait-il, les travaux étaient trop mal faits. « Nous exigeons à ce que les travaux reprennent et soient achevés au grand profit des populations. Tant que cela n’est pas fait, le problème restera entier et les populations seraient dans l’obligation de prendre leur propre défense », avertissent les responsables des jeunes et des femmes.
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /