
L’union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas) a tenu ce samedi une réunion d’évaluation après avoir observé un sit-in de trois jours pour revendiquer le paiement des 80 millions dus par la Cmu. Selon les infirmiers et infirmiers-chefs de poste, il n’est pas question d’abandonner la lutte malgré le fait que l’agence de la Cmu ait remboursé une partie de la dette. Jugeant insuffisante la somme payée et réclamant l’intégralité du montant des prestations de 2015, ils menacent de «franchir un autre palier dans la lutte».
Les blouses blanches décélèrent l’étau, mais ne décolèrent toujours pas. Malgré le remboursement d’une partie de la dette par l’agence de la Cmu, ils continuent d’exiger le remboursement de l’intégralité du montant, au risque de voir leur plan d’action continuer. «D’ici 10 jours, à compter de ce 7 mai, nous allons observer une pause, mais si le reste de l’argent dû aux structures de santé par l’agence de la Cmu n’est pas versé, nous continuerons la lutte et irons en grève», avertit le secrétaire général de l’union régionale du Sutsas. A en croire Alassane Camara, ils n’en peuvent plus de continuer d’attendre et avertissent l’opinion et les autorités que si rien n’est fait d’ici là, le secteur sera paralysé et le contrat de prestation entre les structures et l’agence de la Cmu sera arrêté. «L’agence nous doit 80 millions de francs qui représentent le montant des prestations de l’année écoulée.»
Pour un autre membre du syndicat, le sieur Thierno Diallo, Icp de Kothiary dans le Goudiry, «plus de 50 millions nous sont encore dus par la Cmu. Et c’est pourquoi nous exigeons le paiement de l’intégralité du montant de 2015, sinon nous irons en grève et serons dans l’obligation de mettre un terme au contrat nous liant avec la Cmu dans le cadre de la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans. Le 17 mai prochain, nous nous retrouverons encore pour évaluer la situation et voir l’état d’avancement des choses. Deux jours après l’expiration de la date arrêtée, nous mettrons en branle un nouveau plan d’action qui consistera en une grève et un arrêt du contrat avec la Cmu».
Le chèque du reliquat «diligenté» par la Cmu
Le responsable de l’union régionale revient à la charge pour dénoncer les dures conditions de travail que l’agence de la Cmu leur «a causées du fait de sa dette non encore honorée». Il explique : «Du fait de ces dettes, les Assistants de santé communautaire (Asc) ne sont plus motivés, les stratégies avancées ne sont plus déroulées comme il se doit, faute de moyens, entre autres difficultés.» Cependant, il termine en avertissant que «l’agence de la Cmu qui dit être en train de diligenter le chèque relatif au reliquat a tout le temps nécessaire pour régler le problème d’ici là. Sinon, elle peut s’attendre de voir la prise en charge des enfants arrêtée.»
Abdoulaye Fall / Lequotidien.sn /