[CHAMBRE CRIMINELLE TAMBACOUNDA] après avoir projeté son enfant de 8ans dans un puits sec, Maty Bindia sauvée par une exception de nullité soulevée par son conseil.

 

 

Maty Bindia peut s’estimer être la femme la plus veinarde au monde. Après avoir tué son enfant qu’elle a délibérément projeté dans un puits sec pour se débarrasser de lui, elle est arrêtée en octobre 2013. Elle vient de retrouver la liberté ce lundi grâce à une exception de nullité soulevée par son conseil qui l’a signifié à la cour du tribunal de la chambre criminelle de Tambacounda qui siège pour la deuxième session des assises de cette année.

Maty Bindia est la première prévenue à être passée devant la barre de la chambre criminelle pour la deuxième session des assises de 2016. Placée sous mandat de dépôt le 30 octobre 2013, elle vient aujourd’hui de recouvrer la liberté. Elle a passé près de trois ans en détention préventive avant d’humer à nouveau l’air de la liberté. Cette chance, elle la doit à son conseil, Me Ababacar Camara qui, dès l’entame de l’audience, a demandé la parole pour soulever des exceptions de nullité constatées dans la forme du dossier. A peine que le président de la chambre ait fini de notifier à la prévenue les faits pour lesquels elle comparait devant la barre des chambres criminelles, Me Ababacar Camara a demandé la parole pour soulever des exceptions de nullité qu’il dit constater dans la forme du dossier de sa cliente. Selon l’avocat, s’adressant à la cour, sa cliente n’a pas été entendue lors de son audition en présence de son avocat, entre autres griefs soulignés. Et pour lui, cette phase est fondamentale dans la procédure d’audition en matière criminelle. « Ma cliente, durant tout le temps qu’a duré la procédure d’audition par le juge n’a jamais été accompagnée par son conseil », a-t-il révélé. Ce qui, à ses yeux et selon la loi, est anormale et que par conséquent, le tribunal doit arrêter le procès pour ces nullités constatées. Un débat très houleux s’en est suivi entre le parquetier en chef et l’avocat de la défense. Pendant plusieurs fois, les deux parties se sont jeté des pics avant que le procureur ne demande à la cour de prendre la décision qu’elle lui plaira de prendre. L’audience est tout de suite suspendue pour permettre aux juges de se retirer pour pouvoir délibérer. Près d’une demi-heure après, l’audience reprend à nouveau. Le président de la cour le juge Hyppolite Ndèye, prononce le verdict en faveur de l’avocat de la défense qui avait soulevé des exceptions de nullité. La cour reconnait les faits soulevés par la défense, suspend le procès et ordonne la mise en liberté de la dame Maty Bindia.

Les faits

Le 28 octobre dernier, Kaly Bindia, époux de la mise en cause dénonçait son ex-épouse auprès des pandores, pour avoir projeté mortellement dans un puits sec leur fille, Delphine Bindia, âgée de 8 ans. Il expliquait aux pandores que la mise en cause tentait de dissimuler son forfait en soutenant que la fille avait disparu. Cependant, soumise aux questions des enquêteurs, elle avoua les faits sans ambages, expliquant qu’elle était désemparée d’avoir à s’occuper d’un enfant qui vivait avec un handicap chronique. Elle ajoutait que le papa de l’enfant s’en était totalement désintéressé. Elle précisait aux enquêteurs, avoir accompli son forfait le 14 octobre à l’aube. Le certificat de genre de mort établi, confirmait les faits et concluait à une mort par inanition de l’enfant. Devant le juge d’instruction, la prévenue avait aussi réitéré ses aveux.

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /