
L’association régionale des diabétiques de Tambacounda a organisé une conférence sur les maladies chroniques à l’intention des populations. L’objectif est de les sensibiliser sur la maladie et les appeler à se faire dépister le plus tôt possible pour connaitre leur situation. Cependant, profitant des micros tendus de la presse, le président de l’association a fait savoir que durant le seul second semestre de 2015, près d’une dizaine de diabétiques ont été amputés de leurs membres dans la région, une manière de dire que la maladie est en train de faire des ravages.
Chez les sujets âgés de 50 ans et plus à Tambacounda, les maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension artérielle, entre autres sont les premiers motifs de consultation. Cette information émane du médecin-chef de district, le docteur Babacar Gueye qui a pris part à la rencontre. Cependant, constate-t-on, le diabète cause beaucoup de dégâts aux populations. Rien que dans l’Association Régionale des Diabétiques de Tambacounda (Ardt), il est dénombré près d’un millier de personnes. Et cela, n’est que le résultat de ceux qui ont accepté de se faire recenser. Son président, El Hadji Ibrahima Camara précise, « 800 personnes sont aujourd’hui membres de l’Ardt et il reste encore à faire des dépistages dans 2 des 7 districts sanitaires que compte la région. Nous nourrissons l’espoir de pouvoir le faire sous peu ».
M. Camara a aussi profité de la présence de la presse, pour déplorer le manque de soutien de l’Etat qui tarde à implanter un centre de prise en charge du diabète à Tambacounda. Ce qui n’est pas sans conséquence dans la situation notée chez les malades où, près d’une dizaine d’entre eux ont subi des amputations de leurs membres. « Rien que durant le second semestre de 2015, huit personnes ont été amputées de leurs membres du fait de la maladie », informe le président de l’Ardt. A chaque fois, se désole Camara, « pour se faire contrôler ou diagnostiquer de la maladie, il faut faire près de 500 km pour certains et prés d’un millier pour d’autres (Kidira, Bakel) pour rallier Dakar afin de voir un spécialiste ». Mieux, Ibrahima Camara plaide aussi pour la formation des infirmiers chefs de postes dans la prise en charge de la maladie. « Leur formation aiderait les patients à bénéficier de manière urgente et ponctuelle des premiers soins nécessaires à leur survie. Cette conférence à l’intention des populations est une réelle occasion pour sensibiliser ces dernières mais aussi et surtout les amener à se faire dépister pendant qu’il est encore temps car, beaucoup de personnes trainent la maladie sans pour autant le savoir et c’est généralement ce qui cause les cas de mort les plus fréquents », note Camara.
Un centre de prise en charge, une nécessité.
L’implantation d’un centre de prise en charge est aujourd’hui devenue une urgence. Les autorités médicales elles-mêmes l’ont reconnu car, le diabète fait partie aujourd’hui des premiers motifs de consultation dans les structures de santé et le nombre de malades est en train de connaitre une hausse. En ce 21éme siècle, il n’est plus normal qu’un patient quitte Tambacounda pour Dakar, uniquement pour se faire prendre en charge du diabète, alors qu’il y a les compétences. D’où l’appel des blouses blanches pour qu’un centre de prise en charge soit implanté à Tambacounda. En attendant, informent-ils, « il est en train d’être vu comment organiser des séances de consultations périodiques en leur faveur pour mieux les soulager ».
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /