Tambacounda : attaque à main armée à la poste de Makacolibantan, des échanges de tirs nourris ont été entendus entre malfrats et gendarmes.

La commune de Makacolibantan, située dans le département de Tambacounda, a été le théâtre de violents affrontements entre forces de sécurité et bandits encagoulés et armés jusqu’aux dents, venus pour dévaliser le bureau de la poste de la localité. Plusieurs échanges de tirs nourris ont été enregistrés de part et d’autre, informe le secrétaire municipal de la commune, même si, précise-t-il, aucune perte en vie humaine n’a été recensée.

Dans la nuit du dimanche au lundi, des bandits encagoulés et bien armés ont fait irruption dans la commune de Makacolibantan. Des fusils très sophistiqués à la main, leur intention était de dévaliser le bureau de la poste de la localité en cette période de fin du mois, après avoir réussi à dérober à Koussanar un véhicule de la Sodefitex. Cependant, c’était sans compter avec la gendarmerie qui leur a opposé un bras de fer. Selon le secrétaire municipal de la commune, Mamadou Bâ que nous avons interrogé, ce sont des bandits qui ont d’abord volé un véhicule de la Sodefitex et qui ont continué avec, leur bonhomme de chemin jusqu’à Makacolibantan pour dévaliser le bureau de la poste. C’est aux environs de 2h du matin, précise-t-il, que la bande de malfaiteurs a fait irruption dans la commune, armée de fusils de tout genre. Il continue dans ses détails pour dire qu’ils ont même réussi à défoncer la porte du bureau de la poste et à accéder au coffre-fort. Malheureusement, ils n’ont pu l’emporter voulant l’emporter. Ils ont voulu le défoncer pour empocher le butin, impossible non plus. La gendarmerie saisie, a tout de suite rallié les lieux. En nombre réduit, et en manque de moyens logistiques, ils ont seulement pu échanger des tirs avec les malfaiteurs qui eux, étaient très bien armés, mieux armés et mieux équipés même, dira notre interlocuteur. Pendant plusieurs minutes, ils ont échangé des tirs nourris avant que la bande ne réussisse à prendre la poudre d’escampette sans qu’aucun membre du groupe ne soit appréhendé. « C’est vers la frontière avec la Gambie que les malfrats se sont dirigés avec leur véhicule volé », indique le secrétaire municipal très remonté contre la situation de sous équipement et de déficit d’hommes que vit la gendarmerie dans la contrée. Comment comprendre qu’un poste de gendarmerie frontalier ne puisse même pas être doté d’un bon véhicule ? Comment admettre qu’un nombre aussi limité de pandores puisse assurer la sécurité de plusieurs milliers d’âmes dans cette commune frontalière avec un autre pays sans moyens logistiques et sans armement appropriés? Un faisceau de questions troublantes qui crée l’ire chez le poulain de Khouraichi Thiam. C’est pourquoi, il dit appeler à la réaction urgente de l’Etat pour que le poste soit non seulement érigé en brigade mais aussi, doté de moyens logistiques et humains à suffisance. Sinon, avertit-il, des conséquences incommensurables pourraient être notées un jour du fait de la porosité des frontières. Néanmoins, Mamadou Bâ dit tirer un chapeau à la gendarmerie qui, malgré ses maigres moyens, a réussi à empêcher que les malfaiteurs n’emportent avec eux le coffre-fort et son contenu. « Les éléments des eaux et forêts vivent aussi le même drame dans la commune », dénonce M. Bâ. « Un seul agent y est affecté pour contrôler plusieurs milliers d’hectares de forêts ». Et pis, s’offusque-t-il, « sans même un véhicule à sa disposition. Il n’a qu’une moto pour sillonner la brousse pendant que les gambiens eux disposent de tout un arsenal pour ôter la forêt de ses arbres ». En attendant, le véhicule de la Sodefitex et la bande reste introuvables.

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /