Tambacounda: approvisionnement en moutons, le rythme demeure faible

Le ministre de l’Elevage et des productions animales poursuit sa tournée à l’intérieur du Sénégal pour s’enquérir de l’état d’approvisionnement du marché en moutons de Tabaski. Dans la région de Tambacounda où elle a été vendredi dernier, Aminata Mbengue Ndiaye et son équipe ont constaté que par rapport à l’année dernière, le marché n’est pas encore bien ravitaillé en moutons.

Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Elevage et des productions animales, a visité la région de Tamba, principal point d’entrée des moutons venant du Mali et de la Mauritanie. Sur place, elle a dit sa satisfaction par rapport à la situation, malgré le déficit noté dans l’approvisionnement du marché en petits ruminants pour la fête d’Aïd el kebir. L’année dernière, a informé le service régional de l’Elevage, à la même période, il y avait près d’une cinquantaine de milliers de moutons qui avaient traversé la région, en destination de Dakar et de l’intérieur du pays. Cette année, ont-ils souligné, il n’y a que moins de 20 mille bêtes qui sont enregistrées dans la région. Cette situation, a expliqué le ministre, est due au fait que les éleveurs empruntent aussi la zone nord pour rallier l’intérieur du pays. Cependant, rassure-t-elle, il y aura des moutons à suffisance dans le pays. Déjà, a assuré Aminata Mbengue Ndiaye, il y a un disponible important dans le pays, mais du fait de la forte demande que les éleveurs locaux ne peuvent pas satisfaire, on est obligé de se rabattre sur les éleveurs de la Mauritanie et du Mali, pour combler le gap. Cette année, le besoin national en moutons est estimé à 750 mille têtes, dont 356 mille pour la région Dakar. C’est pourquoi, indique le ministre, le président de la République leur a demandé de fournir encore beaucoup d’efforts pour renforcer la production animale. Ceci, dans l’optique d’atteindre l’autosuffisance en moutons, en viande, en œufs de production, en lait, en poulets.

Importation de plus de 350 mille têtes

Pendant la période de Tabaski, le Sénégal importe un nombre important de moutons. Selon les chiffres fournis par le ministre de l’Elevage, ce sont environ 356 mille petits ruminants qui sont importés de la Mauritanie ou du Mali, précise Aminata Mbengue Ndiaye. Ce qui d’ailleurs, justifie le programme que son ministère a mis en place dans le cadre du Pse, qui consiste à atteindre l’autosuffisance en moutons. Faudrait-il ainsi mettre l’accent sur la santé animale, en vaccinant à temps les petits ruminants. En effet, indique le ministre, le secteur est sévèrement touché par les maladies d’origine animale. A l’en croire, c’est un nombre important de petits ruminants qui est perdu chaque année, du fait de certaines maladies d’origine animale. Rien que la peste des petits ruminants fait perdre plus d’un million de têtes au Sénégal chaque année. Et cela cause un réel tort à l’Elevage. Et, si le cheptel était vacciné à temps comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (Oms), cela allait garantir la survie à au moins 80% de ces bêtes décimées par la peste. Mieux, le pays n’aura pas besoin d’aller en chercher dans les autres pays, pour compléter le manque et, bientôt, l’autosuffisance serait atteinte. Aminata Mbengue Ndiaye a profité aussi, de sa tournée pour aller rencontrer de grands éleveurs dans certains coins, comme Dialali dans la région de Tamba, avec parfois un disponible de plus de 10 mille têtes chez certains éleveurs. Les aider et les encourager permettent de mieux atteindre l’objectif d’autosuffisance fixé en 2035. Mais, le constat fait est qu’il est possible d’atteindre l’autosuffisance d’ici trois ans, explique le ministre. Il suffit d’aider et d’accompagner les producteurs en termes d’eau, de fourrages, de la vaccination, dans l’accès aux terres. La culture fourragère, une condition sine qua non Aujourd’hui, il demeure plus qu’une urgence pour que les éleveurs s’adonnent à la culture fourragère, martèle leur tutelle.

La culture fourragère devient une condition sine qua non

pour mieux contrôler et mieux s’occuper des bêtes, renchérit le ministre. Autant pour les bovins, que pour les moutons, la culture fourragère est devenue nécessaire. Et, heureusement se réjouit Mme Ndiaye, les éleveurs disent adhérer au projet. Un certain nombre de projets dans ce domaine a déjà commencé à donner des résultats probants, avec la Saed qui a spécialement aménagé dans certaines localités, des espaces exclusivement destinés à cette culture, indique Aminata Mbengue, qui demande à ce que toutes les régions s’adonnent à cette pratique culturale.

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /