Moudéry: contre les dures conditions de vie et l’absence notoire d’infrastructures sociales de base, les populations ont marché à Bakel

Les conditions dures conditions de vie dans cette partie orientale du pays ajouté à cela le manque de considération des pouvoirs publics ont fait sorti les populations du Gadiaga de leurs gongs pour montrer leur colère. Sous un soleil de plomb, elles ont sillonné les artères de la ville pour exiger de l’état une prise en charge urgente de leurs doléances.

Selon elles, il n’y a aucune infrastructure sociale de base dans leur contrée pis, la prise en charge médicale et scolaire laisse à désirer, l’insécurité y est à son summum, entre autres maux. Les quelques rares infrastructures qui y sont sorties de terre sont l’œuvre des émigrées. Sinon, fulminent-elles, rien n’y a été fait par l’état depuis les indépendances. C’est pourquoi, elles ont battu le macadam ce lundi dans la commune de Bakel et remis à l’autorité, leur mémorandum. Elles étaient très nombreuses à exiger de meilleures conditions de vie et une prise en charge urgente de leurs doléances. Dans cette partie du Goye supérieur comme celui inférieur, les populations broient vraiment le noir, rugissaient-elles. L’eau courante est un véritable luxe dans la zone. Les populations s’alimentent au fleuve et dans les mares, racontent Samba Soukhouna du village de Manael qui a porté leur parole. Selon ce vieillard qui a arpenté l’asphalte sous un ciel de plomb, il est impensable de parler de développement ou d’émergence dans cette contrée du Gadiaga au moment tout y est urgence. Il n’y a aucune infrastructure sociale de base, la zone est très enclavée, sur le plan sanitaire, les populations se soignent à Tamba ou à Ourossogui du fait d’un plateau technique très en deça des normes, entre autres maux. « C’est inadmissible dans ce 21éme sièce », rugit le septuagénaire. Emboité au micro par un jeune de la zone, ce dernier fulmine qu’en ce moment précis, le pont reliant Kounghany à Bakel est coupé et du coup, les localités de la zone sont coupées du reste du pays. Tous les villages situés après Kounghany remontent le long du fleuve pour pouvoir rallier Bakel. Et, pendant ce temps, les autorités n’en font même pas un cas, se désole le jeune de Kounghany.

Les députés du département sur le banc des accusés.

Très remontées contre la situation qu’elles vivent, les populations pointent un doigt accusateur sur les parlementaires du département. En les nommant respectivement, elles affirment qu’ils sont à l’origine de leurs maux car, n’ayant jamais plaidé la cause des habitants là où, se prennent les décisions. « Ils (les députés) ne nous sont d’aucune utilité », rugissent les populations, déboussolées et meurtries.

Une très faible électrification de la zone.

L’électrification de la zone a aussi été une préoccupation majeure des populations. Selon elles, le département de Bakel est l’un des plus mal éclairé par la Senelec au moment où, la haute tension surplombe les villages. Prenant le seul exemple de la commune de Gabou, elles fulminent que sur les 44 villages que compte la commune, seule la localité chef-lieu de la commune dispose d’électricité. L’état doit corriger ce déficit et réparer l’injustice à Bakel où, il n’y a absolument rien fait. A Aroundou, le seul poste de santé qui y est construit à hauteur de centaine de millions est l’œuvre des émigrés, en plus du poste de gendarmerie. Aujourd’hui, il est temps que le centre de santé de Bakel soit érigé en hôpital de niveau 1 et certains postes de santé en centre de santé, exigent les marcheurs. Les difficultés liées aux financements des projets des femmes et des jeunes ont aussi été évoqués lors de la marche.

Le Pudc, réalité ou chimère.

Le Pudc existe-t-il réellement, se demandent concrètement les marcheurs. Pendant qu’il est annoncé que le programme est lancé pour alléger la souffrance des populations surtout celles vivant en milieu rural, celles de Bakel meurent dans la misère, rugit le porte-parole des marcheurs. Le Pudc est une chimère ici à Bakel. Rien n’a été fait par ce programme qui certainement ne travaille pas en toute urgence pour sortir les ruraux de leur misère. « Nous en avons marre », crache furieux les marcheurs.

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Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /