Trafic de bois à Tambacounda: plus de 500 troncs découverts dans les forêts de Maka et Dialacoto

Plus de 500 troncs d’arbres coupés clandestinement ont été découverts dans le cadre d’une opération mixte menée depuis la semaine dernière, dans les zones de Maka et de Dialacoto (Tambacounda, est), a indiqué jeudi le lieutenant-colonel Moustapha Ndour de la Légion de gendarmerie Est. bois_

‘’Depuis le début le 24 octobre, où nous sommes déployés sur le terrain, actuellement, nous sommes aux environs de 500 troncs et quelques villages ont été visités’’, a dit le lieutenant-colonel Ndour. Il en a fait la révélation lors d’une descente sur le terrain dans la forêt de Ndiambour, située non loin du village de Diala Makhan, (commune de Dialacoto) d’éléments de la gendarmerie, de la police, de la douane et des eaux et

Huit personnes interpellées dans le secteur de Maka, alors qu’ils coupaient des arbres, ont été déférés au parquet, a-t-il indiqué. Il a ajouté que l’opération se poursuit sur le terrain sans ‘’aucun problème’’ et que ‘’l’objectif de l’Etat ici dans la région Est est pratiquement à moitié atteint’’.

eau-forets-boisJeudi, le convoi de la force mixte a trouvé dans la forêt classée de Ndiambour plus de 200 troncs, dont certains étaient là depuis plus de trois ans. D’autres troncs plus récents leur ont été signalés, a-t-il rapporté, en présence du colonel Baïdy Bâ, directeur des eaux, forêts, chasse et conservation des sols en mission de suivi, pour voir le déroulement de l’opération en cours.

A la suite de renseignements reçus, les éléments de la mission mixte ont dû descendre sur le terrain pour identifier et localiser exactement les endroits où ils se trouvaient. Après avoir constaté la présence effective des billes en question, il reste de voir avec le gouverneur comment déployer des moyens logistiques, comme des grues et camions pour les transporter.

Vu l’enclavement de la zone, la situation est ‘’un peu compliquée’’, a-t-il relevé, notant que les véhicules du convoi ont du être abandonnés à un plus d’un kilomètre de l’endroit où sont entreposés le plus grand tas de troncs. Des solutions seront trouvées pour convoyer ces troncs d’arbres massifs, a-t-il assuré, suggérant de travailler avec les populations environnantes, pour les convoyer jusqu’à des endroits accessibles pour les camions.eau-forets-bois_2

Il a loué l’état d’esprit des hommes qui sont ‘’galvanisés’’, et qui ont a formé un bloc de quatre forces, tout au long de l’opération, chacune jouant sa partition.

Décrivant la situation comme ‘’inquiétante’’, le gendarme a relevé que d’après les renseignements, la coupe continue dans d’autres endroits, même si selon les mêmes sources, elle a diminué, suite au travail de sensibilisation menée parallèlement à l’opération.

Pour le lieutenant-colonel Ndour, la suite de l’opération ‘’dépendra de l’Etat’’. S’il donne les moyens logistiques nécessaires pour accéder à certaines zones et renforce les effectifs, pour pérenniser ce type d’action et les organiser chaque mois ou tous les deux mois, la présence des forces serait dissuasive, a-t-il estimé.

eau-forets-bois_1D’après les renseignements reçus pour le moment, la zone de Diala Makhan est ‘’plus compliquée’’ que la zone nord le long de la frontière avec la Gambie, où des avions de surveillance de la gendarmerie sont déployés, a indiqué le lieutenant-colonel Moustapha Ndour. Il a ajouté que la complicité de certaines populations et l’hivernage rendent les choses plus complexes.

Mercredi, le chef du village et les populations de Diala Makhan ont été sensibilisés sur les conséquences que la déforestation pourrait avoir dans les années à venir, pouvant causer la dégradation de leurs conditions de vie et celle des générations futures, a-t-il dit.

Sankoumba Diaby, membre d’une association de protection de la nature à Dialacoto, a souligné l’engagement de la jeunesse dans la lutte contre le trafic de bois, notant que les populations sont d’autant plus frustrées par le fait que ‘’97%’’ des auteurs de cette pratique sont des étrangers, dont notamment des ressortissants guinéens. Ils se sont rendu compte, a-t-il dit, qu’ils ont été trompés par les trafiquants qui leur faisaient croire qu’ils se limitaient au bois de chauffe, alors qu’en-dessus de leurs tas, ils retrouvaient des troncs d’arbre.

eau-forets-bois_Le colonel Baïdy Bâ, directeur des eaux, forêts, chasse et conservation des sols s’est dit ‘’d’emblée satisfait’’ de ce qu’il a vu sur le terrain, notamment la ‘’parfaite collaboration’’ entre la douane, l’armée, la police, la gendarmerie et les eaux et forêts, sous le commandement du colonel Ndour de la gendarmerie et du colonel Papa Assane Ndiour des eaux et forêts.

Pour lui, les forces de défense et de sécurité, à travers les opérations mixtes qu’elles mènent dans les régions frontalières, sont ‘’en train de porter un coup dur’’ au trafic de bois à destination de l’étranger.

‘’Aujourd’hui, d’hui L’Etat du Sénégal a pris les choses en main. Le chef de l’Etat est monté au créneau pour demander à ce qu’on mette fin à ce trafic’’, souligné le colonel Bâ. Outre les 400 agents des eaux et forêts recrutés l’année dernière, le président de la République a donné des instructions pour d’autres recrutements, a-t-il révélé. Quand le chef de l’Etat a constaté l’ampleur du fléau en 2015, il a fait appel à l’armée qui est ‘’montée en puissance’’, a dit le directeur des eaux et forêts, ajoutant que ‘’depuis lors, on est en train de porter un coup dur à ce fléau’’.

Saluant l’efficacité de cette opération à Tambacounda, dont la réussite procède du commandement unifié, il a dit qu’il part dans les autres régions, ‘’l’esprit tranquille’’, prêt à rendre compte de la situation trouvée sur place. Il sera vendredi à Kaffrine et samedi à Kaolack, pour voir comment se déroulent des opérations du même genre, a-t-il annoncé

APS