Kothiary: démarrage tardif de la campagne arachidière, les producteurs de la contrée ne rient pas.

 

 

 

Dans cette partie du Sénégal située dans le département de Goudiry, les paysans ne rient pas encore après avoir déterré et mis en sacs leurs productions. Ils attendent toujours acquéreur. Ici, la campagne arachidière peine encore à démarrer effectivement, malgré la sortie des homologations. Ce sont les notifications qui émanent du ministère qui peinent à sortir. Ce qui fait que les producteurs sont outrés et très mal en points. D’ailleurs, la situation les pousse même à brader leurs productions dans les marchés hebdomadaires pour pouvoir subvenir à leurs besoins les plus pressants. Serigne Fallou Lô confirme que les homologations sont sorties mais, les notifications venant du ministère tardent encore de l’être, en plus du manque de financement qui se pose.

A Kothiary, les producteurs d’arachide ne rient pas à gorge déployée. La campagne arachidière lancée depuis près d’un mois maintenant peine encore à être effective dans cette partie orientale du pays. Situé dans le Goudiry, à moins de trente kilomètres de Tambacounda, cette zone de production agricole, malgré la situation catastrophique de l’hivernage qui a mal terminé, n’a pas encore connu de campagne arachidière. Et pourtant, il est annoncé qu’elle est lancée depuis début décembre. Serigne Fallou Lô, président de la coopérative des producteurs confirme, ici, il n’y est pas encore noté de campagne. Malgré que les homologations soient sorties, la disponibilité des notifications émanant du ministère et le manque de financement plombent la situation. Jusque-là, fait noter le président de la coopérative des producteurs d’arachide de Kothiary, une seule graine d’arachide n’a été commercialisée à Kothiary. Et, c’est d’ailleurs pourquoi, les paysans bradent à tour de bras leurs récoltes dans les marchés hebdomadaires dont la ville en dispose un, de renom. A chaque lundi, jour du marché hebdomadaire, ce sont des centaines de Kg d’arachide qui sont vendus dans le Loumo, chez les importateurs et les huiliers qui investissent le marché.

Sécuriser les semences.

L’état doit faire de sorte que les importateurs et les huiliers ne précédent pas les semenciers dans le marché. Cela fait que les bonnes productions qui devaient servir de semences pour la campagne à venir sont vendues aux huiliers ou aux importateurs dans les marchés qui en font d’autres usages. L’état doit tout faire pour sécuriser les bonnes semences, bases d’une agriculture de développement. Aujourd’hui, allez dans les marchés hebdomadaires ou dans les autres endroits de commerce, les privés y sont installés avec leur argent, prêts à acheter n’importe quelle quantité de graines qui leur serait proposée, et souvent à des prix de loin meilleurs. « Il faut que l’état apprenne à sécuriser les semences », conseille Serigne Fallou Lô. Je reconnais certes qu’il y a des textes sortis pour interdire le bradage des productions mais, explique Lô, les paysans ne peuvent pas continuer d’attendre dans la souffrance, pendant que des privés sont là présents avec leur argent, prêts à acheter leurs productions à des prix, souvent meilleurs que ceux proposés par l’état. Les producteurs contourneront tous les plans mis en œuvre pour les contrer à brader, tant qu’une solution urgente n’est pas trouvée à leur longue attente.

Une baisse des productions attendue.

Pour cette année, immanquablement, les rendements agricoles vont chuter. Pour cet hivernage, il n’a pas plu, plus de 2 mois, explique Fallou Lô. Et cela aura forcément des répercussions sur les rendements agricoles. Les spéculations utilisées dans la zone comme l’arachide ont besoin d’au moins 90 jours dans la terre pour pouvoir bien donner. Imaginer l’hivernage de cette année n’a plu que 2 mois et s’est arrêté depuis le 24 septembre dernier donc, forcément, il y aura des conséquences sur les récoltes, martèle, le président de la coopérative des producteurs, Serigne Fallou Lô.

Abdoulaye Fall/ www.tambacounda.info /