
Le syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), en tournée à Tambacounda, s’est prononcé sur la situation des prélèvements des check-off au profit de syndicat dont les agents n’ont pas signé de document. Dénonçant avec vigueur cette pratique, le Sudes appelle à une restauration du système de contrôle pour mettre fin à de telles pratiques, aux antipodes de la bonne gouvernance. La direction de la solde serait dans le viseur des syndicalistes. Pour Ibrahima Gueye, secrétaire chargé des questions économiques et financières du Sudes, il y a des pratiques peu orthodoxes notées dans le prélèvement des check-off au niveau de la solde. Aujourd’hui, il est constaté qu’il s’agit d’un simple chargement dans le masque électronique mis à la disposition des syndicats, pour procéder à des coupures de check-off, reversé aux syndicats. Il n’y a plus de contrôle à priori pour voir si le concerné a signé le document ou pas. Pis encore, déplore Mr Gueye, les camarades se plaignent de double coupure sur leur salaire. Tout cela du fait d’une absence notoire de contrôle de la signature du document qui seul permettait, à la direction de la solde de pouvoir procéder à des prélèvements sur le salaire des enseignants. Il y a énormément d’enseignants qui se plaignent de voir sur leur bulletin de salaire, des coupures de check-off au profit de syndicats qu’ils ignorent. Cela se fait avec la complicité d’agents qui sont au niveau de la solde et qui en retour reçoivent de la part de ces soi-disant syndicats, leurs pots de vin. « C’est inadmissible », déplore Gueye. Plus grave, explique-t-il, ces coupures sont reversées à des syndicats dont ils ne connaissent pas et pour lesquels ils n’ont jamais signé de check-off. C’est pour quoi, soutient résolu Ibrahima Gueye, « de telles pratiques ne sauraient prospérer si, ces syndicats n’avaient pas de complicités au niveau de la direction de la solde ». Les autorités vont être saisies pour que cette situation préjudiciable aux enseignants connaisse un terme. Ibrahima Gueye dit aussi déplorer le fait que la direction de la solde a fait disparaitre du bulletin de salaire des enseignants, la mention du nom du syndicat bénéficiaire de ces check-off fictifs et les a fait remplacer par un code que, seule la direction de la solde connait. C’est ce qui fait que, plusieurs enseignants sont prélevés indument au profit de syndicats qu’ils ignorent. Ces pratiques et cette situation doit cesser, rugit Ibrahima Gueye qui promet de saisir les autorités centrales et n’exclut pas aussi de porter le combat dans les plateformes revendicatives déposées sur la table des autorités. Le Sudes, fidèle à son code de conduite demande à l’état de véritablement prendre en charge cette question et restaurer le système de contrôle de ces check-off dont la signature de l’engagement par le concerné serait la seule solution. Les syndicats ne doivent pas s’enrichir illicitement sur le dos des enseignants, déplore le secrétaire chargé des questions économiques et financières du Sudes. Cette même situation s’est passée au niveau de la Dage du ministère de l’éducation, l’on s’est précipité à écraser un fichier alors que tout le monde savait que ce dernier comportait beaucoup d’anomalies. Pendant plusieurs années, explique Ibrahima Gueye, des syndicats ont reçu des bons de trésor de la part du ministère de l’éducation alors qu’ils n’avaient pas autant de militants. Il faut que la lumière soit faite dans ces pratiques très louches et où, il y aurait des complices au niveau de la direction de la solde.
Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /