Koumpentoum : 72h culturelles des terres neuves, la vision du président Senghor magnifiée par les participants.

 

Les 14,15 et 16 juin dernier, les populations des terres neuves ont organisé des journées culturelles à Méréto. L’occasion a permis de revenir sur l’origine de la création de ces contrées à dominante agricole mais aussi de magnifier la vision du premier président du Sénégal indépendant qui a abouti à cette heureuse initiative.

Pendant trois jours d’affilée, la commune de Méréto, capitale des terres neuves, a vibré au rythme des cultures du milieu. Les populations des villages qui forment les terres neuves s’y sont données RV pour organiser des journées culturelles riches en enseignement. Toutes les ethnies vivant dans la contrée y ont pris part et ont exposé leurs différentes facettes culturelles. Les Sérères, ethnie majoritaire comme les peuls et les wolofs, entre autres ethnies vivant dans le milieu, ont activement participé à la réussite de l’événement. Tout le patrimoine culturel des différentes localités, a été revisité et présenté au public. Pour une première, se sont félicités les organisateurs comme les participants, ça a été une grande  réussite.

L’initiative de Senghor salué.

L’organisation de ces journées culturelles ne sera pas seulement des moments folkloriques. Elles ont aussi été riches en enseignement et en découverte. Elle ont permis de retracer l’histoire de ces contrées devenues  aujourd’hui de véritables zones agro-pastorales. L’origine et l’idée de créer les terres neuves ont été enseignées à l’assistance. Le président poète, a été l’absent le plus présent lors de la cérémonie officielle. Son ombre a plané partout. Initiateur de ces contrées, sa vision éclairée a été saluée par tout le monde. Selon des témoins de l’histoire et des faits, c’est Senghor qui a eu l’idée de créer les terres neuves. L’objectif, en son temps, était de désengorger le Sine qui étouffaient. La forte concentration des populations dans le bassin arachidier du Sine Saloum, fait noté l’adjoint au préfet de Koumpentoum, Ibrahima Niasse Ndiaye, conjuguée à la dégradation des sols (du fait de leur surutilisation) et à une pluviométrie aléatoire faisaient que les rendements agricoles étaient devenus trop faibles. Ce qui poussa Senghor en son temps de créer les terres neuves. Le projet lancé, va effectivement démarré en 1972, expliquent des colons et certains pionniers qui se sont succédés au micro. 1972, enregistra l’arrivée des premiers colons. 300 familles étaient recensées au départ. Seulement, 50 vont effectivement être transportées à Diagle et à Darou Fall. Chacune de ces deux localités accueillera 25 colons. Les témoins de poursuivre, le déplacement va être faciliter par la sécheresse de 1972. Beaucoup de familles vont accepter de rallier ces nouvelles contrées. En 1974, 300 familles sont déplacées. Chaque village disposait de 1250ha de terre répartis comme suit, 500ha pour les cultures, 500 autres pour les habitations et les 250 ha restants servaient de prévision. En 1976, la zone comptait déjà 4088 individus. Le nombre sera quasi doublé en l’espace de 10 ans car le dernier recensement qui y est effectué en 1987 faisait état de 7887 personnes vivant dans les terres neuves.

Un objectif atteint.

Senghor en créant les terres neuves, cherchait à désengorger le Sine qui comptait un nombre incalculable de cultivateurs sans beaucoup d’espaces de cultures. En les transférant dans les terres neuves, il a non seulement réussi le pari de désengorger le sine, mais il a permis le développement du Sénégal oriental et l’augmentation des rendements des agriculteurs. Dans les terres neuves, les rendements agricoles donnaient jusqu’à 2.5t à l’ha, expliquent des colons.

Un des plus grands projets du président poète Senghor. 

Pour l’opérateur économique, Mamadou Omar Sall, parrain de l’édition, Senghor était un grand visionnaire, doublé d’un planificateur. Le projet des terres neuves est l’un des plus grands projets qu’il a réussi durant son magistère, soutiendra le parrain. Aujourd’hui, se félicite, le roi de la filière banane, cette zone contribue grandement dans l’approvisionnement du pays en céréales et compte pour beaucoup dans le secteur de l’arachide. Et c’est pourquoi, martèlera-t-il, “organiser ces journées culturelles des terres neuves, c’est magnifier l’un des plus grands projets du président poète Senghor “. Cultivateur fait, il a exhorté les populations à davantage s’intéresser à l’agriculture sans laquelle, dit-il,  il n’y a pas de développement.

Après la cérémonie officielle, il est prévu une soirée culturelle et des veillées culturelles pour mieux en enseigner la jeune génération et davantage les enraciner dans leur culture.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /