
Le projet Tiers Sud Bey Daree veut une nette augmentation de la production et de la productivité de la filière banane. Le projet va injecter plusieurs centaines de millions de francs dans l’aménagement de pistes de production et dans l’amélioration du système d’irrigation et des stations de conditionnement, entre autres investissements pour qu’il ait une hausse de plus de 10.000tonnes sur la production actuelle.
Faire évoluer la production nationale de bananes de plus de 10 mille tonnes, tel est l’objectif du projet Tiers Sud Bey Daree. Son coordonnateur qui a fait face à la presse après un atelier de partage avec les acteurs du secteur, l’a confirmé. Pour Abdou Niang Thiam, il s’agit pour le projet, d’accompagner les producteurs en aménageant des pistes de production, en améliorant les systèmes d’irrigation, en modernisant les stations de conditionnement. Disposant d’un potentiel de 30t/ha, informe-t-il, il est noté que les rendements dans la zone dépassent à peine la dizaine de tonnes à l’hectare. Ce n’est pas normal. Et c’est pourquoi, Tiers Sud Beydare veut travailler à faire inverser la tendance, explique son coordonnateur. Il ne s’agira pas de créer de nouveaux aménagements, precise-t-il mais, de créer des conditions favorables pour de meilleures productions. Déjà, laisse-t-il entendre, d’ici à mi-2020, nous comptons investir 500 millions dans le secteur pour mieux accompagner les producteurs. Sans compter l’enveloppe de plus d’un milliard destiné à l’aménagement de pistes de production, martèle M. Thiam. “C’est un projet qui vise essentiellement l’amélioration de la production et de la productivité”, poursuit-il. Outre le secteur de la banane, les filières lait, maïs et riz sont aussi inscrites dans notre agenda, a informé le coordonnateur du projet. Sur les composantes, il met le focus sur la construction et la gestion de communs ruraux à vocation productive. Il citera aussi l’investissement et la structuration de filières durables et inclusives, l’appui à la maîtrise d’ouvrage, entre autres. Toutefois, précisera le coordonnateur, l’objectif global reste l’appui au développement économique durable des terroirs ruraux du sud du pays et surtout l’amélioration des conditions de vie et de sécurité alimentaire des populations. Et c’est pourquoi detaille-t-il, le projet va travailler à faire aménager 1600 ha de terre dans les bas-fonds et plus d’un millier d’hectares de terre irrigué pour qu’à l’issue, l’objectif de faire augmenter de plus de 10 mille tonnes sur la production de bananes, de plus de 13 mille tonnes sur le riz et de plus 200 mille litres sur la production de lait soit effectif. Il faut cependant rappeler que Tiers Sud Bey Daree va travailler dans les régions de Tamba, Kedougou et Kolda. 20 communes sont ciblées dont 3 à Tambacounda, 9 à Velingara, 3 à Kedougou et 5 autres dans la région de Kolda. A l’issue, 300 mille personnes devraient être impactées, a laissé entendre, le coordonnateur.
Mamadou Omar Sall, roi de la filière banane présent à la rencontre a été approché pour donner son avis sur le projet. Saluant les différentes initiatives prises par le projet, il a toutefois exhorté les responsables à se passer de l’aménagement de digues de protection contre les inondations. Pour lui que la manne financière destinée à cet effet soit transférée ailleurs et que l’état travaille à finaliser le barrage de Sambagalou qui réglera une bonne fois pour toute les questions de l’inondation. Sur les difficultés rencontrées par les acteurs de la filière, le plus grand producteur de banane du pays est revenu sur les pistes de production. Il en manque sérieusement pour transporter les productions qui parfois pourrissent faute de route. Le problème du stockage des récoltes, le roi s’en est epanche, si nous rencontrons des difficultés sur le marché extérieur c’est parceque le conditionnement de la banane pose problème. Nous souhaitons aussi être accompagnés dans ce sens, a plaidé, Mamadou Omar Sall.
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /