Tambacounda : 325 cas de décès dû au paludisme en 2018, la tranche d’âge 0-5 ans en a payé le plus lourd tribut.

 

Les autorités sanitaires ont initié depuis quelques temps, des sessions de formation en management du paludisme à l’endroit des infirmiers chef de poste de santé. Ce lundi passé, s’est tenu la troisième rencontre du genre. Il s’agit, explique le médecin chef de district de Tambacounda, de renforcer les capacités des Icp en management opérationnel du paludisme. Habituellement, c’est une formation qui se dispensait dans les écoles à l’endroit des médecins. Seulement, fait-il noté, la situation de la maladie est assez préoccupante dans les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda, qu’il fallait impliquer les acteurs à la base que constituent les Icp dans le management opérationnel. C’est ainsi qu’une décentralisation de la formation est faite pour non seulement renforcer les capacités des Icp, mais aussi les permettre d’être de véritables managers au niveau de leurs différents postes de santé. Déjà, informe le Mcd, nous sommes à notre troisième session de formation où chaque fois, 24 Icp sont sélectionnés pour être formés. Aujourd’hui, 72 infirmiers ont bénéficié de la formation et cela va contribuer grandement dans la circonscription de la maladie au niveau des trois régions de Tambacounda, Kolda et Kédougou qui sont toutes dans la zone rouge.

Plus d’un demi-million de cas recensés en 2018.

Rappelant la situation de la maladie durant l’année 2018, le Dr Gadiaga, Mcd de Tambacounda a martelé qu’elle était très préoccupante. A l’échelle nationale, il y avait plus de 534 mille cas de palu enregistrés. C’était énorme, reconnaît la blouse blanche. Seulement, se desolera-t-il, l’essentiel de ces cas provenait des régions de Tambacounda, Kolda et Kedougou. Ces trois régions à elles seules, ont totalisé plus de 458 mille des cas. Ce qui donne un pourcentage de plus de 80% des cas de paludisme recensés dans l’étendue du territoire national en 2018, a laissé entendre, atterré, le Dr Gadiaga. Au même moment, la région de Tambacounda avait dépassé la centaine de milliers de cas. De manière précise, il informe que la région de Tambacounda était à 158 mille cas de palu enregistrés en 2018. C’est une situation extrêmement préoccupant, a martelé le premier des médecins du district sanitaire. Et de poursuivre le Dr Gadiaga, il faut travailler à inverser la tendance car cette situation avait causé beaucoup de cas décès. En 2017, les cas de décès dû au paludisme avait concerné la population de manière générale. Cependant, 2018 a été tout autre.

Les enfants, principales cibles. 

Si en 2017, la mortalité due au palu avait touché la population de manière générale, en 2018, les enfants ont payé le plus lourd tribut. Et c’est là tranche d’âge 0-5 qui a été les cibles. 325 décès ont été répertoriés dans les trois régions citées dont 157 dans la seule région de Tambacounda. Inquiétant !

L’explication servie par la blouse blanche en chef dans le district est que durant la période, il n’y avait pas d’intervention de prévention comme la chimio-prevention saisonnier (Cps ) ou comme la couverture universelle en Milda. Cela a beaucoup joué sur la situation, rencherira-t-il. Heureusement, se félicite-t-il, pour cette fois-ci, il y a déjà deux passages de la Cps qui ont été déroulés et un troisième est en vue de même aussi, il y’a une distribution suffisante en moustiquaires qui est faite. L’objectif est de travailler à inverser la barre pour faire sortir les régions de la zone rouge. C’est d’ailleurs tout le sens de la tenue de ces sessions de formation à l’intention des infirmiers chef de poste, a signifié le Dr Gadiaga. Il a terminé ses propos en appelant à une utilisation régulière des moustiquaires imprégnées offertes pour mieux se protéger du paludisme.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /