[ENTRETIEN AVEC…] Trois questions à l’ancien commissaire divisionnaire Bassamba Camara sur les bavures policières notées.

 

Bassamba Camara, ancien commissaire divisionnaire de police s’est prêté à nos questions sur les bavures policières notées ces derniers temps. Reconnaissant certes les faits  il a laissé entendre que ces comportements notés, ne sont ni enseignés à l’école de police, ni recommandés par la hiérarchie “.


Tambacounda.info:
pourquoi y a-t-il trop de bavures policières notées ces derniers temps ?

Les bavures policières ou violences policières ou encore brutalités policières caractérisent l’action violente conduite par des policiers dans l’exercice de leurs fonctions envers d’autres personnes, hors du cadre défini par la loi. Quelques fois, on contaste pour le déplorer certains écarts de comportement de la part de personnels en charge de la sécurité sur les citoyens qu’ils sont censés défendre et protéger. Et cest souvent ce qui dégénère et et virent aux bavures. Cette attitude n’est ni enseignée à l’école de police ni recommandée par la hiérarchie. Donc il faudrait que le policier se confine à exercer son métier dans le cadre de la loi en évitant certaines dérives. Neanmoins la violence policière est autorisée dans le cadre de la loi lorsqu’elle est commanditée par l’etat pour protéger le policier ou le citoyen contre des actes violents ou criminels. Autrement dit le policier peut utiliser la violence en cas de légitime défense pour lui ou pour autrui. Passé cela, il ne doit point avoir de violence.


Tambacounda.info:
Quelle solution préconisez vous?

Aujourd’hui, il y a cet organe de contrôle appelé l’OBSERVATEUR des lieux de privation de liberté qui veille à ce que les personnels en charge se conforment à la légalité dans l’exercice de leurs fonctions.

Il en est de même aussi pour le procureur de la république qui est le directeur de la police judiciaire qui a ses mêmes prérogatives. Au niveau interne, à la police nationale du Sénégal, il existe une brigade prévôtale chargée de veiller au bon comportement du policier sur la voie publique dans ses faits, gestes et paroles. Il faut qu’ils jouent la plénitude de leurs rôles. Mais en revanche aussi, il faut que le citoyen respecte le policier et l’entoure de tous les égards dus à son rang. Il faut un respect réciproque de part et d’autre pour créer un environnement de paix et de confiance mutuelles entre le policier et le citoyen. Seulement, il faut que l’on sache que l’une des missions essentielles du policier, c’est d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens. C’est pourquoi aussi, il faut lui donner les moyens et la possibilité d’exercer efficacement avec beaucoup de professionnalisme cette mission régalienne dans l’objectivité et la sérénité.


Tambacounda.info:
Ne pensez vous pas qu’il faut aussi revoir la qualité de la formation à l’école ?

La formation basique et initiale à l’école nationale de police se fait très sérieusement avec des professeurs et un encadrement de qualité. Je pense surtout qu’il faut maintenant insister dans la formation sur la déontologie, sur l’éthique et aussi sur la morale. Ces aspects sont fondamentaux et doivent mieux être prise en compte. Apres tout aussi, la formation doit aussi être permanente et continue dans les services. Chaque occasion doit être saisie pour renforcer la formation des éléments. Par exemple des efforts doivent être faits par les policiers au niveau de l’accueil dans les commissariats  et sur la voie publique. Ceci dit, il faut souhaiter une bonne collaboration entre les forces de l’ordre et les citoyens qui doivent comprendre que ces derniers ne sont pas leurs ennemis mais plutôt leurs partenaires.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /