Tambacounda : affaire de l’adjudant-major Tamsir Sané, Peines diverses: perpétuité requise contre ” Peul bou rafét ” et ses acolytes, 6 mois avec sursis contre Khouraichi.

 

 

 

 

L’affaire communément appelé ” affaire Tamsir Sané ” qui avait défrayé la chronique vers la fin du mois de juillet dernier est appelée à la barre de la chambre criminelle, ce jeudi. 7 personnes sont mis en cause dont 5 pour association de malfaiteurs, vol en Réunion commis la nuit avec effraction et usage de véhicules, port et usage d’armes et violences ayant entrainé la mort et des blessures. Les deux autres sont attraits à la barre pour recel de malfaiteurs et détention illégale d’armes. Il a duré de de 10h à 6h du matin. Et si le tribunal suit la logique de l’avocat général, la bande va être emprisonnée à vie.

A la barre, après la notification des faits à les reprochés, ils ont tous nié les faits.

 

Les faits.

 

C’est dans la nuit du 25 au 26 juillet 2019, aux environs de 3h du matin que la brigade de recherches de Tambacounda avait reçu l’information selon laquelle, le bureau de poste-finances de Koumpentoum a reçu la visite de cambrioleurs. Et au cours de l’intervention, le commandant de la brigade de Koumpentoum, l’adjudant-major, Tamsir Sané a été mortellement atteint par balle. Arrivés sur les lieux, les enquêteurs ont trouvé le corps sans vie du commandant, couché à côté du véhicule. Il a aussi été constaté que les vitres de la portière arrière du véhicule des pandores étaient cassés. Avec des impacts de projectiles un peu partout, tout autour. Fouillant à l’intérieur dans la cour du bureau de la poste, 4 étuis de calibre 12mm et une cartouche du même calibre y ont été trouvés.

Abdou Majib Gaye de l’hôpital Le Dantec de Dakar sera saisi pour procéder à l’autopsie du corps. Deux plaies traumatiques frontales et orbitraires gauche correspondant aux orifices d’entrée de deux projectiles de taille différente, un fracas du crâne et une hémorragie interne de grande abondance, ont relevés par le médecin légiste. Il conclura son travail par une mort à la suite de coups et blessures par arme.

A l’enquête préliminaire, Idrissa Sow alias ” peul bou rafét ” présenté  comme le cerveau du gang, avait nié les faits en 1ère audition avant d’avouer les faits à lui reprochés, en seconde audition. Il reconnaissait le braquage commis avec ses acolytes dont Doudou Ka, Moussa Diao, Moustapha Diallo, Biraye Bà, Boubacar Malal et Cheikh Tidiane Diallo,  selon les enquêteurs. Pour le modus operandi, ils s’étaient réunis en amont pour mûrir leur plan. Ils prirent leurs motos, destination, Koumpentoum.

Seulement, ce jour à la barre, ils ont tous nié les faits et soutiennent avoir avoué sous le coup de la contrainte. Les gens se sont basés sur notre passé carcéral pour nous imputer la responsabilité des faits. Nous ne les reconnaissons pas, se sont-ils défendus à la barre. Sur le pistolet retrouvé chez lui et une coup-coupe et des munitions, le cerveau de la bande en nie toute appartenance. Les munitions et le fusil, c’est un héritage de mon père. Ça nous appartient à nous tous. Quid des appels téléphoniques avec ses acolytes mis en accusation, il soutient qu’ils sont des parents et qu’ils s’appellent assez souvent. Le juge poursuivra son interrogatoire en lui demandant pourquoi aurait-il cité les noms des autres détenus. J’ai été ligoté, frappé et malmené au point que j’ai dit des choses pour juste me tirer des mains des gendarmes. Tout ce qu’il y a dans le procès verbal ne tient pas la route. C’est dit sous contrainte, réitérera, l’accusé.

 

Les autres codetenus feront la même chose. Tous dans les dénégations. Personne n’a accepté de reconnaître les faits. Seul, Amadou Tidiane Diallo a reconnu avoir détenu illégalement une arme. Il appartient à son père qui le lui a confié, a-t-il expliqué au juge d’instruction et à la barre de la chambre criminelle.

La main lourde du parquet.

Le procureur ne sera pas convaincu par les allégations des accusés. Ils sont coupables des faits à les reprochés et ils doivent être punis conformément à la loi. Il a requis des peines diverses pour la bande. La prison à perpétuité, c’est ce qu’il a demandé pour peul bou rafét et ses acolytes. Khouraichi Diallo lui s’en sort bien. Le maître des poursuites demande à son encore une peine de 6mois assortie de sursis.

La défense elle, a chargé les gendarmes. Pour les avocats, le coup de feu qui a atteint le l’adjudant-major, Tamsir Sané, provient des gendarmes. D’après toujours les robes noires, comment se fait-il que le commandant puisse sortir pour demander à ses éléments qui a tiré et d’où provient la détonation. Mieux, diront-ils, les gendarmes avouent aujourd’hui que tous leurs trois fusils ont refusé de fonctionner ce jour. Ils ont demandé la relaxe pure et simple ou tout au moins, au bénéfice du doute.

Le tribunal délibère le 2 juillet prochain.

Par abdoulaye Fall