
Le secteur du transport n’a pas échappé aux conséquences de la pandémie due au Coronavirus. Cependant, le transport public de personnes communément appelé ” transport en commun ” sur le corridor Dakar-Bamako a payé le plus lourd tribut car, ayant été pendant plusieurs mois, mis aux arrêts.
Décidément que le Covid19 aura presque touché à tous les secteurs d’activités ! Même le transport en a payé les frais. Et, c’est le secteur du transport public de personnes communément appelé ” transport en commun ” qui en a payé le plus lourd tribut sur le corridor Dakar-Bamako.
Si on en croit à Modou Kaire, coordonnateur de l’Ucrao, union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’ouest, cette partie a été considérablement impacté par la pandémie. Pendant plusieurs mois, les véhicules ont été mis aux arrêts. Aucune circulation n’a eu lieu durant tout le temps qu’a duré le confinement. Habituellement, il était enregistré plus de 700 véhicules de transport sur l’axe. Et cela, tous les jours. Depuis l’apparition de la maladie, tout a flanché en un coup, s’est désolé le secrétaire général régional du syndicat des professionnels du transport routier du Sénégal. Beaucoup de secteurs d’activités sont fermés ou mis au ralenti. Et, le secteur du transport n’a pas échappé, s’est-il désolé. Seul le transport des marchandises et autres produits nécessaires à la consommation ou au fonctionnement des entreprises était autorisé sur le corridor. Hormis cela, il n’y avait pas de mouvement. Le corridor Dakar-Bamako serait quasiment mort, n’eut été le mouvement des camions. Il a sévèrement subi les conséquences de la pandémie. Vous savez, martèlera M. Kaire, le secteur du transport fait nourrir beaucoup de monde. Beaucoup de familles et de personnes dépendent des revenus générés par le secteur. C’est pourquoi, assénera-t-il, la pandémie a durement impacté le secteur sur le corridor. Pendant 3 mois, les gares routières ont été fermées, pendant autant de temps, tout ceux-là qui gravitaient tout autour sont restés sans revenus. Forcément, qu’il y ait des conséquences fâcheuses. Et, de poursuivre notre interlocuteur, les principaux acteurs et leurs familles n’ont pas été les seules victimes. L’état aussi a senti les conséquences de cet arrêt. Car, les véhicules sur le corridor faisaient entrer beaucoup de devises. Plusieurs centaines de véhicules obligés à appuyer sur les freins, économiquement, il y a un impact très négatif. A chaque entrée de ville et à la frontière, les véhicules s’acquittent d’une taxe. A supposer que chaque véhicule ne versait que 1000f, c’est une manne financière énorme, cumulée en un mois.
Rien qu’au niveau de la caisse du syndicat des transporteurs au niveau de kidira, c’est beaucoup d’argent qui y sont collectés. Imaginez, informe-t-il, c’est entre 200.000, 300.000 et même parfois jusqu’à 400.000f qui sont collectés journellement au niveau du bureau du syndicat des conducteurs routiers depuis kidira. ” Et, il faut noter que nous ne sommes pas le seul syndicat là-bas. Il y a d’autres syndicats présents. Ce qui veut dire que C’est une perte énorme “, s’est fendu, M. Kaire. Et, cette situation difficile, les conducteurs et autres personnes du monde du transport l’ont subi pendant tous les mois du confinement. “C’était vraiment difficile “. Seulement nous avons tout aussi compris que c’était nécessaire car, la vie des populations était en jeu. Et, la santé avant tout d’abord.
Toutefois aussi, souligne le syndicaliste du secteur des transports, la décision de la Cedeao de fermer les frontières avec le Mali allait achever le secteur du transport en commun. “Déjà, il était en agonie avec la pandémie, maintenant vouloir encore fermer les frontières avec le Mali, ce serait le coup de grâce.” “Heureusement que la mesure n’a pas été suivie,” se rejouit-il.
” Heureusement aussi que les camions gros-porteurs chargés de transporter les marchandises n’ont pas été touchés par la mesure d’arrêter de circuler. Sinon ce serait vraiment la mort du corridor “, a expliqué Modou Kaire.
Une perte énorme en recettes.
Si des bureaux de syndicats peuvent faire des recettes journalière de l’ordre de 300 voire 400 mille francs. Quid de la part de l’état ? S’interroge, Modou Kaire. L’impact était ressenti de tous les côtés. Que ce soit l’état, les municipalités, le port de Dakar, tout le monde a senti les conséquences de la pandémie. Le corridor Dakar-Bamako fait entrer beaucoup de devises pour le pays, relève, le transporteur. Toutes ces parties citées y trouvaient leurs comptes. L’état et les municipalités à travers les taxes et le port à travers les camions gros-porteurs. Ce qui fait aussi développer la manutention aussi, note, Kaire. Et c’est pourquoi, l’impact est bien réel et a été très durement ressenti par tout le monde surtout par les acteurs qui eux, n’ont pas d’autres moyens de tirer des revenus.
Chauffeurs et restauratrices touchés.
Boulaye Coulibaly est un conducteur de bus malien. Rencontré pour recueillir ses impressions sur l’impact du Covid19 sur son travail, il a fulminé que ça a été difficile. “J’ai vécu le confinement avec beaucoup de difficultés “, a-t-il laissé entendre. Je n’ai aucun autre travail si ce n’est les véhicules. ” Imaginez qu’on nous interdit de circuler pendant trois mois. C’est dur et même très dur “, martèle-t-il. On est resté coincé chez nous pour manger en un laps tous nos revenus. Et puis, galèrer tout le reste du temps de chômage. Tout ce dont nous disposons, nous le tirons du transport. Arrêter de travailler pendant plusieurs, c’est quasi suicidaire, s’est étranglé le voisin malien. Aujourd’hui nous implorons de toutes nos forces le ciel pour la réouverture des frontières. “Nous sommes fatigués et désemparés.”
Aissatou Diawara est tout aussi touché par l’arrêt des transports sur le corridor Dakar-Bamako. Elle tient un restaurant à la gare routière et selon elle, l’essentiel de ses revenus lui provenait de la vente de nourriture aux clients des pays voisins comme le Mali et autres. Chaque jour, je faisais de très bons chiffres d’affaires. Les bus en provenance du Mali faisaient escale à la gare routière et les clients fréquentaient mon restaurant. ” Ca marchait vraiment ” !Seulement, depuis le confinement, c’est devenu très dur. Nous n’avons plus rien et sommes très fatiguées. C’est grâce au trafic sur le corridor que nous tirons l’essentiel de nos revenus. C’est pourquoi, nous sommes impactées depuis que les frontières etaient fermées. ” C’était vraiment difficile “. Mais aussi, nous n’avions pas d’autres alternatives que de suivre les décisions des autorités. Mais, malheureusement, nous ne sommes pas soutenues, s’est-elle offusquée.
Par Abdoulaye FALL