Hommage au général, Mamadou Niang (Par Bassamba Camara, commissaire à la retraite). 

 

 

La triste nouvelle est tombée, raide et froide. La mort, cette faucheuse impitoyable et implacable a eu raison de ce valeureux patriote qui a incarné les valeurs cardinales de notre peuple à savoir l’honneur et la dignité. Le Général Mamadou Niang  puisque c’est de lui qu’il s’agit, a tiré sa révérence en allant répondre à son seigneur. Homme de foi et de principes, pointilleux et rigoureux, le Général Mamadou Niang aura marqué son passage au stratégique ministère de l’intérieur grâce à un management intelligent et pragmatique. Nommé ministre de l’intérieur au lendemain de la survenue de la première alternance politique au Sénégal, le Général Mamadou Niang a trouvé une institution policière dans le dénuement et l’indigence totale. Rapidement en bon militaire, il a pris les choses en main en imprimant sa marque et sa cadence dans ce corps dont il a contribué à la transformation dans le sens de l’elever au rang des institutions respectées dans ce pays. Je me souviens au cours d’une réunion à laquelle il avait convoqué les commissaires de police, avoir péremptoirement relevé les injustices, et surtout le manque de solidarité qui avaient cours dans ce corps qui ressemblait à une jungle où ceux qui s’estimaient les plus forts écrasaient les supposés plus faibles. En bon Général, il a rapidement remis de l’ordre dans cette police en mettant en place une stratégie qui a consisté à corriger les incohérences antérieurement identifiées. En 2000,alors que j’étais chef du service régional de sécurité publique de Kolda où nous avions exercé notre mission régalienne pendant l’élection présidentielle, j’ai eu plus tard des démêlés avec ma hiérarchie qui, pour des raisons personnelles et subjectives, a voulu me sanctionner. Dès qu’il en a été informé le Général Mamadou Niang, ministre de l’intérieur à immédiatement réagi en ma faveur en me félicitant et m’encourageant pour les resultats obtenus dans la gestion des questions de sécurité dans la région. D’ailleurs, il a accédé à ma requête, pour me protéger d’éventuelles difficultés que je pourrais connaître en continuant à servir à la direction de la sécurité publique, en me nommant chef du service régional des renseignements généraux de Louga. Plus tard, il me fit revenir dans cette même direction de la sécurité publique en me nommant commissaire des Parcelles Assainies à Dakar à une période où la délinquance péri–urbaine etait à son paroxysme .A la suite d’excellents résultats obtenus, le ministre m’a nommé commissaire de l’arrondissement du Plateau. Un jour, pendant le mariage de son fils organisé dans sa résidence sise près de l’hôpital Aristide Le Dantec, alors qu’il saluait les invités comme un général qui passait en revue ses troupes, je me suis présenté à lui physiquement. Il m’a alors publiquement félicité devant ses proches collaborateurs à la fois surpris et admiratifs. D’ailleurs, un d’entre eux m’a affirmé qu’il avait rarement vu le Général Mamadou Niang dans cet état à l’endroit d’un subordonné tellement qu’il était rigoureux dans ses actes et ses choix. Certains même ont pensé que j’avais des liens de parenté avec le ministre alors qu’avant sa nomination à la tête du ministère, je ne l’avais jamais rencontré ni entendu parlé de cette autorité, lui le Podorois, moi le Rufisquois. C’est pour confirmer que le Général Mamadou Niang était une personnalité juste et honnête qui savait reconnaître les mérites de ses collaborateurs .Le Général Mamadou Niang m’aura permis de vivre des moments intenses dans l’exercice  de mes fonctions de commissaire de police .Avec lui, on est dans l’assurance et la sécurité parceque le Général Mamadou Niang, est un homme pétri de qualités humaines. Il avait tout simplement un cœur d’or et noble. Le Sénégal vient de perdre un de ses plus dignes fils, et un des meilleurs ministres de l’intérieur qui aura marqué son époque et son passage à la tête de cet important et stratégique département de souveraineté.

Qu’il repose en paix et que Firdawsi soit sa demeure pour toujours !

Bassamba Camara, commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle à la retraite.