Tambacounda : déficit d’enseignants, manque de tables-bancs, absence d’eau courante, l’école élémentaire de Dar Salam vit très mal.

 

 

” Si l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde” comme le disait Nelson Mandela, il faut se rendre à l’école élémentaire de Dar Es Salam pour voir tout le contraire. Dans cette structure d’enseignement élémentaire, rien n’indique que c’est un lieu d’éducation, tellement que les conditions de travail des élèves comme celles du personnel enseignant sont ” primaires ” pour ne pas dire moyenâgeuses. Tout ou presque y est urgence et mérite d’être pris  à bras-le-corps.

Créée en 2013, l’école élémentaire de Dar Salam manque de beaucoup de choses. La structure broie le noir. Les bâtis et les abris érigés en salles de classe témoignent de tout le manque que souffre l’école. Déjà, pour y accéder, il faut un véritable parcours du combattant. Située à quelques kilomètres à l’extrême est de la commune, il faut beaucoup d’abnégation pour arriver à franchir le portail de l’établissement scolaire, tellement que les routes sont mauvaises. Sur place, le décor qui s’offre est loin d’être reluisant. C’est de piètres bâtis et des abris de fortunes qui s’offrent à vous. Et c’est à l’intérieur de ceux-ci, où gît une pléthore de mômes comme des élèves pour ” étudier” dit-on. Face à un déficit énorme d’enseignants, révélé par la directrice,  le comble est à son paroxysme. D’ailleurs, il n’y en a que des classes multigrades. NDLR: ( des classes avec plusieurs niveaux ). Ce qui impacte sur les résultats scolaires, atteste, la directrice qui exhibe ceux de l’année passée où, sur 16 élèves présentés à l’examen, seuls 5 ont eu à réussir à l’entrée en sixième, s’est désolée, Penda Seck Sakho. Sur un autre registre, elle a mis le doigt sur le manque de certaines commodités. L’école est sans eau ni électricité, en ce 21e siècle. Comble de tout, les élèves font leurs besoins dehors et partout même parceque, des toilettes y sont construites mais demeurent sans eau et non fonctionnelles.

L’autre difficulté et pas des moindres demeure le déficit en tables-bancs. C’est un sérieux problème dans l’école, raconte, sa directrice. Les élèves sont obligés de s’asseoir à trois voire quatre. Le manque de tables-bancs est criard dans l’établissement, s’étrangle-t-elle, appelant de toutes ses forces à la correction de la situation.

Comme si les difficultés ne finissaient point, la bouffeuse de craie explique le calvaire noté dans la collecte des inscriptions scolaires. Sur les 187 élèves que compte l’établissement, il n’y a que 94 d’entre eux qui se sont acquittés de ce droit. Alors que les inscriptions servent à régler la plupart des problèmes de l’école. Celà est dû certes à la pauvreté mais il y a aussi un manque de volonté notoire des parents d’élèves de ce quartier, s’énerve, la directrice. Ici, peste-t-elle, tout est urgence.  Et, malheureusement sa position périphérique fait qu’elle est presqu’oubliée par la commune dans ses interventions. Et ce n’est pas normal, fulmine, Penda Seck Sakho. Malgré toutes ces contraintes, des démarches sont faites pour résoudre ces problèmes, indique la directrice. Mais malheureusement, regrette elle, que nenni. A chaque fois, les promesses sont non tenues. “Nous sommes allés voir une autorité politique pour qu’elle nous aide, ne serait ce que pour avoir des tables bancs. Mais, grande fut notre déception. Il nous a fait comprendre qu’il est un homme politique et que pour qu’il nous aide, il va falloir que nous l’assistons dans ses activités politiques”. C’est vraiment désolant, a déploré Penda Seck Sakho visiblement déçue. N’empêche, elle promet de ne point baisser garde. Tant qu’il y a vie, ya de l’espoir, martèle, la cheffe de l’établissement. En attendant, une correspondance est adressée aux autorités scolaires pour espérer quelques lueurs d’espoir. Une main tendue est aussi adressée aux personnes de bonne volonté à venir au chevet de l’école.

Abdoulaye Fall / Tambacounda.info /