Tambacounda: le cyber presse réaffecté aux femmes, colère contre le gouverneur

 

 

Le gouverneur de Tambacounda, Oumar Mamadou Baldé, a sorti un arrêté désaffectant le bâtiment administratif qui servait de cyber presse aux correspondants régionaux, à quelques jours de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Un coup dur qui reste encore en travers de la gorge de la presse.

Tambacounda, à l’instar de beaucoup d’autres localités du pays, a célébré la Journée internationale de la liberté de la presse. Seulement ici, le contexte est tout autre, car l’ambiance était électrique. Les confrères étaient à bout de nerfs. Dans un arrêté n⁰ 0104/Gr.tc du 19 avril, il est mentionné que «le bâtiment administratif de 5 pièces situé en face de Subdivision régionale des douanes est désormais affecté aux femmes». Cette note de désaffectation du cyber presse, prise par le gouverneur Oumar Mamadou Baldé, a soulevé la colère des confrères. L‘ambiance était donc électrique à la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Il a, à quelques jours de l’événement, désaffecté le bâtiment qui leur a été dédié. Le point focal de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), dans son speech, n’a pas manqué de le souligner. «Ce qu’a fait le gouverneur est une réelle entrave à la liberté de la presse». Déjà, relèvera Moussa Omar Guèye du Froupe futurs médias, la liberté de la presse a subi de sacrés coups ces derniers temps dans le pays. En atteste, souligne-t-il, la perte pour le Sénégal de 2 places dans le classement de Reporters sans frontières (Rsf). «Nous nous attendions à ce qu’il nous aide à trouver des partenaires pour réhabiliter le site. Malheu­reusement, c’est autrement qu’il s’est révélé», note le point focal, visiblement outré. Autre fait à dénoncer, l’attitude du préfet de Tamba­counda. Mame Less Cabou a refusé la demande d’autorisation de sit-in des journalistes. Une attitude qui a créé l’ire chez les confrères. D’après les membres du bureau, il leur a été signifié que leur demande n’a pas respecté les 3 jours francs requis pour le dépôt. «Compte tenu de l’ampleur de la journée, il devait nous l’accorder», ont tempêté les journalistes.
Il faut signaler que plusieurs organisations syndicales et de la société civile ont tenu à signifier leur indignation vis-à-vis de l’Administration territoriale. Bangaly Diallo des Ac­teurs non étatiques et Modou Kaïré de l’Ucrao diront être outrés de voir de pareils actes prospérer encore en ce 21ème siècle. Toutefois, Alioune Badara Tine de la Raddho annonce une médiation.

Abdoulaye Fall /