Koumpentoum : manque d’eau, d’électricité, de routes, d’emplois des jeunes, les populations de Kaba menacent de boycotter les élections.

 

 

Dans cette contrée du Niani où nichent plusieurs milliers d’âmes, les conditions de vie et de travail des populations y sont très difficiles. Nous sommes à Kaba, une localité située dans le département de Koumpentoum, dans la commune de Kahéne. Il faut juste moins de 30 km pour rallier le village en passant par Koungheul. Cependant, c’est un véritable parcours du combattant. Il faut de l’endurance et beaucoup de courage pour faire le trajet tellement que c’est dure. Tout ou presque y est urgence. Les plus de 6 mille âmes qui y habitent sont confrontées à toutes les difficultés du monde. Il n’y a pas d’eau courante en quantité suffisante. L’électricité y est toujours un luxe. Les populations s’éclairent toujours aux bougies et autres lampes tempête. Les jeunes et les femmes eux, vivent quasiment le moyen âge. Ils sont sans emplois, sans financement. Des infrastructures sociales de base, il n’y en a pas. Comble de tout, l’état défectueux de la route. Il n’y a pas de route. L’équipe des journalistes qui a effectué le déplacement s’en est rendue compte. La trentaine de kilomètres qui relie Kaba de Koungheul est un véritable parcours du combattant. A Kaba c’est vraiment pas la ” Kaaba “.
Kaba n’est pas la Kaaba. Ce patelin du Niani va mal. Il y manque tout. Des infrastructures sociales de base, de l’eau courante en quantité suffisante, des salles de classe, du matériel d’allègement des travaux des femmes, de l’emploi pour les jeunes, entre autres difficultés relevées. Comble de tout, accéder à la localité relève du parcours du combattant. Il y a juste moins de 30km à faire pour rallier le village via Koungheul. ” Seulement, c’est la croix et la bannière “, ont fulminé, les manifestants. Raison pour laquelle, elles ont battu le macadam pour se faire entendre. Elles ont même menacé de boycotter les élections présidentielles à venir si rien n’est fait.
Diabou Cissé, directrice de l’école et habitante du village a porté leur parole. Elle s’est dite outrée de la situation de sa localité. ” C’est le plus gros village de la commune voire du département. Cependant, c’est la localité la plus mal lotie “. Il n’y a rien de fait par l’Etat encore moins par les autorités locales. ” Vous avez vu par vous-même l’état de la route et les conditions d’existence des populations, s’adressant aux journalistes. Les femmes continuer de s’alimenter en eau dans les puits, elles n’ont aucune possibilité de développer des activités génératrices de revenus du fait de manque de financement et d’accompagnement. Les jeunes idem. Pour accoucher, l’infirmier et la sage-femme utilisent les moyens du bord. Toutes choses qui feront dire à la porte-voix des manifestants qu’ils vont sanctionner le régime en place si aucune action n’est entreprise d’ici là. ” Si l’Etat ne fait rien d’ici les élections présidentielles, nous boycotterons les urnes “, a averti, Diabou Cissé.
Babacar Diallo embouchera la même trompette. Il a d’entrée interpeller le ministre, Sidiki Kaba. ” Vous êtes le porte-étendard de la région. Pensez aux populations du village de Kaba qui sont fatiguées “. Sans quoi, nous sanctionnerons le régime en place, a fulminé, le jeune Diallo.
Sur la situation sanitaire, il a déploré la mort l’année dernière d’une maman qui donnait la vie à 2 jumeaux.Tout ça du fait de l’état défectueux de la route. ” Vouloir évacuer un malade par la route surtout en hivernage, c’est lui signer son arrêt  de mort “,  a fulminé, Babacar Diallo. Appelant de toutes ses forces aux pouvoirs publics à refaire la route sans délai. ” Nous sommes fatigués, nous avons besoin d’eau et d’électricité ” ont scandé toute la procession durant, les manifestants. Elles sont vraiment fatiguées, elles sont désappointées.
Abdoulaye Fall /