Tambacounda: présentation du PAC 2024-2028, l’académie cherche la bonne formule.

Confrontée à de nombreux défis comme le déficit d’enseignants, leur formation continue, le taux élevé de redoublement, la réduction du temps d’apprentissage, l’Académie de Tambacounda a mis en place le Pac 2024-2028 pour tenter de gommer ces impairs afin d’avoir une école plus performante.

Tambacounda a présenté son Projet académique (Pac), ce mercredi. C’était lors du Co­mité régional de développement, convoqué par le Gou­verneur, pour essayer de trouver les meilleures formules pour une école de qualité. Il est conçu sur 5 ans et mettra l’accent sur l’accès des élèves aux structures, mais surtout sur la formation continue des personnels enseignants. Maodo Ndao, inspecteur d’établissements et de la vie scolaire (Ievs), expli­que les tenants et les aboutissants du Pac : «Il s’agit de la synthèse des travaux des inspections de l’éducation et de la formation. En amont, il a été conçu dans chaque Ief, ce qu’on appelle les Plans de circonscription éducative (Pec). Qui prennent en charge l’ensemble des préoccupations de l’école au niveau de chaque Ief. Ce sont ces Pec remontés à l’Ia qui ont été exploités pour concevoir le Pac. Il est conçu pour une durée de 5 ans et servira de tableau à l’Académie.»

Dans le projet, le focus va être mis sur l’accès et sur la formation. «Ce qui, à son avis, permettra de booster les résultats scolaires dans l’Académie. Il faut que l’accès aux structures d’enseignement soit beaucoup plus facilité», a recommandé, Maodo Ndao. «Rouvrir les écoles fermées, équiper les salles de classe construites et laissées en l’état, entre autres mesures», indique l’Ievs.
Par ailleurs, la formation continue des personnels est une priorité. La région de Tambacounda est une zone de départ massif des enseignants. «Après y être affectés au bout de deux voire trois ans, les enseignants quittent la région. Et ce sont de nouveaux qui sont fraîchement accueillis, sans beaucoup d’expérience. Ceux-là qui ont accumulé un peu d’expérience migrent vers d’autres académies comme Dakar, Thiès et autres régions. Ce qui déteint sur les résultats scolaires. De ce fait, l’Académie (de Tambacounda) fait face à un déficit criard d’enseignants. Ce qui explique en partie les résultats scolaires. C’est pourquoi, il a été décidé de mettre le focus sur la formation continue des enseignants», dit-il. Pourquoi ? «Pour les amener à être performants, à même de faire face aux défis et autres objectifs fixés par la hiérarchie. Après la formation initiale, il faut que les jeunes enseignants soient accompagnés et suivis sur le terrain, a défendu M. Ndao, appelant l’Etat à doter les académies de personnels formateurs en nombre pour la formation continue des enseignants.»

27% de taux de redoublement au secondaire

Le nombre élevé du taux de redoublement au secondaire et au moyen a aussi fait l’objet de débat lors de la présentation du Projet académique (Pac). Il s’explique d’abord par le manque d’enseignants et la diminution du temps d’apprentissage. «Il est réduit un peu partout dans les établissements. Au lieu d’avoir l’horaire normal, nous sommes obligés de réduire les heures pour mieux utiliser les professeurs afin qu’ils puissent toucher tout le monde. Pis, les classes sont surchargées par endroits. Tout cela fait que les conditions sont très difficiles. Au moyen, le taux de redoublement est de 11%, contrairement au secondaire où il a largement dépassé les 20%», détaille Maodo Ndao.

Le Pac est conçu pour apporter une solution aux problèmes conjoncturels et structurels au niveau de l’Académie de Tamba. «Parce qu’en amont, il a été procédé au diagnostic de la situation par les acteurs à la base. Les taux élevés de redoublement seront aussi pris à bras-le-corps dans le projet pour arriver à l’inverser, avec la dotation en personnels suffisants de la région qui est une véritable zone de départ des enseignants», espère Maodo Ndao.

Par Abdoulaye FALL