Alerte du maire lors du symposium de la Safra-Ao : «La Falémé meurt»

 

 

La 31ème édition de la Semaine de l’amitié et de la fraternité des pays de l’Afrique de l’Ouest est partie pour être une première en son genre. Au-delà des aspects folkloriques et sportifs, il est initié un symposium, qui a posé la problématique de la pollution du fleuve de la Falémé.

Six villes de la sous-région sont actuellement à Tamba dans le cadre de la 31ème Semaine de l’amitié et de la fraternité en Afrique de l’Ouest (Safra-Ao). L’occasion est bonne pour inscrire au rang de priorité, la problématique du fleuve Falémé, totalement pollué. Il se meurt. Et si rien n’est fait, ce sera un péril pour les populations et la biodiversité. Les membres du comité scientifique l’ont bien compris pour l’inscrire au rang des priorités lors du symposium. Le maire de Tamba, dans son allocution, dénonce une atteinte grave à la préservation de la biodiversité, la protection de l’environnement et une menace sur le développement durable dans l’espace transfrontalier. «Il faut se pencher sur l’épineux cas de la Falémé qui commence très sérieusement à empêcher de dormir», alerte Pape Banda Dièye. A titre d’illustration, le maire de Tambacounda raconte l’exemple d’un jeune natif de Kayes : «Il nous a raconté sa mésaventure en expliquant qu’il a parcouru environs deux kilomètres sur la Falémé et il n’a pas eu plus de dix poissons, alors qu’il y a une dizaine d’années, en moins de deux heures, il faisait le plein de sa pirogue. La Falémé agonise.» A cause de l’exploitation aurifère, le cours d’eau est devenu impropre à la consommation et à l’agriculture. Alors qu’il était une véritable source de revenus pour les populations voisines.

Ce principal affluent du fleuve Sénégal, qui traverse le Sénégal, la Guinée et le Mali, est plus que jamais menacé de disparition du fait des agressions multiples et multiformes, que rien ne semble pouvoir freiner. «Il faut le souligner avec force, l’absence d’une politique de surveillance appropriée face à des entreprises d’extraction sans conscience, constitue le mobile principal», indexe Banda Dièye. Que faire ? «C’est pourquoi, lance-t-il aux membres du comité scientifique de la Safra-Ao, nous avons hâte de recevoir les conclusions de vos travaux afin de monter un document consistant de plaidoyer à l’endroit de nos plus hautes autorités, tout comme auprès de l’Omvs, afin que le levier de la Safra-Ao puisse contribuer à trouver une issue heureuse par rapport à cette problématique de la Falémé.»

Lors de cette session Safra-Ao, les discussions ont porté aussi sur «paix, sécurité, inclusion sociale et développement transfrontalier durable» pour mesurer la contribution de la structure dans la «coopération transfrontalière initiée par les peuples et les Etats». Sans oublier les crises socioéconomiques et politiques dans l’espace sous-régional secoué parfois par des crises cycliques, qui en­gendrent des conséquences fâ­cheuses dépassant les frontières.

Créée en 1982, la Semaine de l’amitié et de la fraternité réunit six Etats, à savoir le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, la Guinée, le Mali et la Guinée-Bissau. Les pays sont représentés par les villes de Tamba­counda, Basseh, Sélibabi, Boké, Kayes, Gabou.

 

Par Abdoulaye FALL