Au cours de deux jours de discussions à Tambacounda, les professionnels de la santé, ainsi que divers acteurs du secteur des secours, se sont réunis pour aborder la question cruciale de la prise en charge des urgences médicales. Leur objectif est de créer un cadre régional de coordination des urgences (Ccru) afin de réduire le nombre de décès évitables dus à une prise en charge insuffisante.
Fatou Mbaye Sylla, la Directrice Nationale des établissements de santé, a participé à ces échanges et a mis l’accent sur l’importance de cette initiative. Selon elle, il est impératif de travailler à la mise en place d’un cadre de coordination régional des urgences, reconnaissant les défis majeurs que les urgences représentent pour les structures sanitaires.
La directrice a souligné quatre grandes priorités nécessaires pour améliorer la situation, en se basant sur les conclusions d’une concertation de 2019. En premier lieu, il est essentiel de mettre à niveau les infrastructures sanitaires pour garantir un service de qualité. De plus, stocker une quantité suffisante de médicaments est crucial pour prévenir les ruptures en période d’urgence. La formation et la qualification du personnel, ainsi qu’une bonne coordination entre les différentes structures d’intervention, ont également été identifiées comme des défis clés.
Ces objectifs stratégiques doivent être adaptés au niveau régional, comme l’a expliqué la directrice, justifiant ainsi le conclave qui s’est tenu à Tambacounda. Le directeur régional de la santé sera chargé de coordonner les efforts et de procéder à des évaluations régulières pour suivre les progrès réalisés.
La responsable a également noté que le service d’accueil des urgences de Tambacounda ne répond pas aux normes requises, malgré les efforts déployés par l’État. Ainsi, elle a insisté sur la nécessité de mettre ce service à niveau, et a annoncé qu’un SAMU sera prochainement implanté dans la région, pour renforcer la prise en charge des urgences.
Le directeur régional de la santé, Bayal Cissé, a partagé des initiatives déjà mises en place dans la région, telles que la démocratisation des césariennes, qui sont désormais possibles dans tous les départements. Il a également indiqué que 21 ambulances médicalisées ont été mises à disposition des structures de santé pour les urgences. Actuellement, 67 médecins, 165 infirmiers d’État, 176 sages-femmes et 121 assistants infirmiers exercent dans cette région, avec plusieurs centres de santé capables de réaliser des césariennes.
Cissé a noté des améliorations significatives dans la qualité des services, et il a accueilli avec enthousiasme la création du cadre de coordination, qu’il considère comme essentiel pour le développement des services d’urgence. Il a également exprimé son attente pour l’arrivée du SAMU à Tambacounda, qui apportera un soutien indéniable aux populations locales.
— Abdoulaye Fall
