Antonio Guterres : ”Rien ne peut justifier l’anéantissement de Gaza”

 

 

Dakar, 29 juillet (APS) – Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est de nouveau élevé, lundi, à New York, contre la situation qui prévaut dans la bande Gaza, estimant que rien ne pouvait justifier l’anéantissement de l’enclave palestinienne sous les yeux du monde entier.

”Rien ne peut justifier l’anéantissement de Gaza qui se déroule sous les yeux du monde entier”, a déclaré le chef de l’ONU à la séance d’ouverture d’une conférence de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne.

La rencontre à l’initiative de la France et de l’Arabie Saoudite vise en même temps à promouvoir la mise en œuvre de la solution à deux Etats dans le conflit opposant depuis 1948 Israël aux Palestiniens. Le Sénégal qui préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien est représenté à cette rencontre par son ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall.

”Le conflit israélo-palestinien perdure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, d’innombrables résolutions et le droit international. Mais nous savons aussi que sa persistance n’est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité”, a martelé le chef de l’ONU.

”La vérité est que nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus lointaine que jamais”, a déploré Antonio Guterres tout en dénonçant la famine qui frappe les civils, le massacre de dizaines de milliers de personnes, les déplacements massifs de population, la violence des colons et l’annexion rampante de la Cisjordanie occupée.

 

Dans des propos rapportés par Onu Info, le site d’information des Nations unies, le secrétaire général a dit que les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution à deux États sont inacceptables et doivent cesser.

”Il ne s’agit pas d’événements isolés. Ils s’inscrivent dans une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient”, a-t-il commenté.

Cette conférence de trois jours, mandatée par l’Assemblée générale, est organisée quatre jours après l’annonce par le président français Emmanuel Macron de la reconnaissance dès septembre par son pays de l’Etat palestinien.

”Cette reconnaissance, décision capitale de la France, est l’expression d’un refus, et porte en elle un appel à tous les peuples et les pays du monde, dont ceux qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine”, a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot à l’ouverture de la rencontre marquée par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des victimes enregistrées au Proche-Orient depuis le 7 octobre 2023.

Son homologue saoudien, Faisan bin Farhan Al Saud a regretté que des milliers de civils palestiniens continuent à souffrir des pires violations, de la limitation de l’aide humanitaire et de la poursuite de la politique israélienne de colonisation.

Pendant ce temps, dans l’enclave palestinienne, le décompte macabre se poursuit après quelques heures de ”pauses tactiques” décrétées par l’armée israélienne. Les Trente Palestiniens n’ont pas un bon nombre de femmes et d’enfants ont péri à la suite des bombardements effectués dans la nuit de lundi à mardi par l’armée israélienne sur le camp de réfugiés Nousseirat, ont annoncé les services de secours palestiniens.

 

Ces victimes présagent à près de 60 000, le nombre de Palestiniens tués à Gaza, depuis le déclenchement de la riposte israélienne à l’attaque meurtrière qui avait été perpétrée le 7 octobre 2023 en territoire israélien par le Hamas, mouvement de résistance à l’occupation israélienne.

Cette nouvelle attaque israélienne survient dans un contexte marqué par d’incessants appels lancés par les agences onusiennes ainsi que de nombreux pays pour que l’aide humanitaire puisse parvenir sans entraves au Palestiniens de Gaza . Elle ne parvient qu’au compte-goutte dans l’enclave palestinienne en raison de restrictions imposées par le gouvernement israélien depuis plusieurs semaines. 

L’enclave palestinienne soumise à un blocus sans précédent voit ses milliers d’habitants être confrontés à des difficultés pour s’alimenter. Images à l’appui, de nombreuses organisations n’hésitent pas à parler de famine, alors qu’un millier de Gazouis ont péri en tentant de chercher de quoi manger sous les balles de l’armée israélienne.

Lundi, deux organisations israéliennes de défense des droits humains ”B’Tselem” et ”Médecins pour les droits de l’homme” ont estimé qu’Israël était en train de commettre un génocide sur les Palestiniens de Gaza.

AKS/OID