
Conscient des nombreux défis qui attendent le secteur de l’élevage et mù par la volonté d’accompagner les acteurs, le conseil national de la maison des éleveurs a initié une session de formation de trois jours à l’intention de ses membres. Il s’agit de mettre à niveau les acteurs des associations d’éleveurs des régions de Kaffrine, Kedougou, Matam et Tambacounda. L’organisation faîtière veut renforcer leur leadership organisationnel et surtout contribuer au bon épanouissement des différents acteurs et surtout du secteur.
Renforcer la gouvernance organisationnelle, le leadership et l’accompagnement des organisations des éleveurs, c’est ce que veut le conseil national de la maison des éleveurs. Ses membres sont en conclave à Tambacounda. Ismaila Sow, le président du Cnmde, a dit regrouper 4 régions à cette rencontre. Il s’agit des éleveurs de Tambacounda, Kédougou, Matam et Kaffrine. Le CNMDE joue un rôle essentiel
dans la structuration et la défense des intérêts des acteurs du secteur de l’élevage, a-t-il laissé entendre. Il est constaté une faible capacitation des leaders locaux en particulier les jeunes et les femmes. Ce qui à son avis, freine
l’innovation et la modernisation des pratiques de gestion au sein de l’organisation. Raison pour laquelle, il a été décidé de la tenue de ces rencontres. Elles seront organisées par bassin pour pouvoir faire un maillage assez complet du territoire. ” Dans un contexte où les enjeux de sécurité alimentaire, de durabilité environnementale et de
compétitivité internationale, se font de plus en plus pressants, le renforcement des
compétences en gestion organisationnelle apparaît comme une priorité stratégique “, a reconnu, le président, Ismaila Sow. Avant de poursuivre, cette nécessité s’inscrit également dans une dynamique plus large de professionnalisation des
structures pastorales, conformément aux orientations nationales et aux engagements internationaux pour un développement agro-sylvo-pastoral intégré.
La présente formation en gestion des organisations, enrichie d’un dispositif de partage d’expérience et de connaissances endogènes, s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le
CNMDE et le Projet Régional d’Appui aux Pastoralisme au Sahel (PRAPS2-SN), explique, le président du Cnmde. Lequel vise à améliorer la résilience et la performance des acteurs pastoraux en renforçant les capacités managériales des leaders et autres membres du CNMDE.
Aujourd’hui, pour mieux faire face aux nombreux défis du secteur, il est important d’accompagner les acteurs, à la base. C’est ce que notre organisation a compris en initiant des rencontres par bassin pour pouvoir appuyer et former tous les membres. A ce jour, informe-t-il, le CNMDE compte plusieurs dizaines de milliers de membres. Rien qu’en 2015, nous étions à plus de 178.000 membres. D’où toute l’importance de penser à leur encadrement et surtout à leur professionnalisation. Sur les goulots d’étranglement, l’éleveur en chef évoquera le vol de bétail. C’est le problème fondamental du secteur. Les éleveurs en sont fatigués. L’Etat doit mieux accompagner les acteurs dans cette lutte. Il y a aussi le problème du foncier, à l’origine de toutes les tensions entre agriculteurs et éleveurs. L’importation des petits ruminants surtout en période de tabaski. Cela constitue un réel manque à gagner pour les acteurs. Nous avons juste besoin d’un accompagnement de l’Etat pour assurer une autosuffisance totale en moutons. ” Toutefois, faudrait-il que l’Etat nous y accompagne “, plaidera, Ismaila Sow. Il promet de tout faire pour favoriser une participation accrue et active des
jeunes et des femmes dans les instances décisionnelles du Cnmde. En quoi faisant ? En leur fournissant, dit-il, tous les outils nécessaires pour assumer des responsabilités stratégiques. Il s’agira aussi de renforcer leurs capacités managériales. De leur permettre à travers les sessions de formation initiées dans le pays, de maîtriser les concepts et autres pratiques modernes de gestion, spécifiquement adaptés aux organisations
de producteurs d’élevage. Afin de répondre aux défis contemporains du secteur, martèle-t-il.
Abdoulaye Fall /