
Depuis plus de 17 ans, l’opérateur économique Bocar Samba Dièye se bat contre la CBAO dans une affaire qui fait désormais figure de scandale. Selon ses défenseurs, la banque aurait injustement débité son compte de 7 milliards 166 millions de francs CFA, à travers des agios exorbitants et une traite de 5,6 milliards qu’ils affirment inexistante. Un expert financier désigné par le tribunal a confirmé ces irrégularités et recommandé la restitution de la somme.
Pourtant, malgré ce rapport technique officiel, la justice continue de rendre des décisions favorables à la banque. Une situation qui suscite l’indignation de ses proches et interroge sur l’indépendance de la justice. “Comment peut-on ignorer un rapport d’expert commis par le tribunal lui-même ?”, s’insurgent-ils, dénonçant une décision qui pourrait ruiner un homme et jeter le doute sur la crédibilité de l’institution judiciaire.
En conférence de presse, Famara Ibrahima Cissé, président de l’ACSIF, est monté au créneau pour alerter l’opinion publique et interpeller directement les plus hautes autorités du pays. “Nous avons écrit au président Bassirou Diomaye Faye, au Premier ministre, au ministre des Finances et à celui de la Justice. Nous avons transmis toutes les preuves, mais nous n’avons reçu aucune réponse”, regrette-t-il, avant de lancer un appel solennel : “Je demande simplement que le président me reçoive pour que je lui explique comment on m’a injustement combattu.”
L’affaire ne se limite pas à une querelle bancaire. Elle soulève des interrogations sur la capacité de l’État à protéger ses citoyens face à de puissantes institutions financières. Si une expertise judiciaire peut être balayée par des décisions de justice contestées, que reste-t-il de la confiance dans le système judiciaire ? Cette question, au-delà du cas Dièye, concerne l’ensemble des Sénégalais.
Alors que le dossier est désormais en cassation, la famille de Bocar Samba Dièye redoute la saisie imminente de ses maisons et de ses biens. Le bras de fer n’est pas terminé, mais l’opérateur économique en appelle à la transparence, à la justice et à l’équité. Son combat, disent ses soutiens, n’est plus seulement le sien : il est devenu celui de tous ceux qui croient en un État de droit.