
On l’attendait sur les solutions concrètes. On l’a trouvé dans une altercation avec des journalistes. Bilal Diatta, maire de Keur Massar, est en train d’écrire lui-même le scénario de sa propre perte. Quand on cherche désespérément à montrer des résultats, la presse n’est pas l’ennemi. C’est le seul projecteur qui peut encore éclairer l’action. L’opération de déguerpissement, si impopulaire soit-elle, était une chance. L’occasion de montrer fermeté, courage et leadership. Mais il a soufflé que la bougie. Plutôt que d’utiliser les caméras pour convaincre, il a choisi de les affronter. Mauvais calcul. Car une gifle donnée à un journaliste, c’est un coup porté à soi-même. Et dans ce combat-là, l’élu perd toujours.
Aujourd’hui, on ne parle plus du désordre à Keur Massar. On ne parle plus de la nécessité de l’action. On ne parle que de sa brutalité, de ce qu’il a offert à ses adversaires sur un plateau d’or. Quelle intelligence. L’histoire retiendra moins son opération que son manque de retenue. Hélas, un bilan ne se défend pas par l’intimidation mais par des actions connus parce que relayés. Bilal, désormais, ce sont vos opposants qui l’éclairent… à contre-jour.
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