
Quand Bassirou Diomaye Faye demande au Fmi de presser le pas, cela montre que le retard de décaissement de cette institution financière internationale commence à inquiéter le président de la République.
Malgré les fanfaronnades de nos autorités, ces dernières ne semblent pas pouvoir se départir du Fmi. Même si la démarche mesurée du président de la République jure avec les déclarations intempestives de son Premier ministre. Alors qu’est-ce qu’il faut comprendre dans tout cela. Disons qu’il y a trop de confusions autour du Fonds monétaire international (Fmi), et les politiques n’osent pas toujours dire la vérité, sur la nature de cette relation, qui n’est pas toujours claire aux yeux des populations. Le Fmi, qui n’est pas le gendarme du monde, n’a rien à imposer à qui que ce soit. D’ailleurs, le Fmi ne vient dans un pays que quand on le lui demande, et si effectivement ce pays à des difficultés, ou s’il veut impulser une dynamique de croissance soutenue. Le Fmi prête ainsi de l’argent, et il joue le rôle de garantie ou de caution auprès des argentiers du monde.
C’est à partir de ce moment qu’il pose ses conditions, et suit le déroulement des opérations, en mettant en place des mécanismes qui lui permettent de rentrer dans ses fonds. Il veille ainsi sur les exagérations budgétaires, les subventions de l’Etat et les dépenses de prestige qui ne répondent pas aux critères de performance économique.
On peut quand même être d’accord, que si le Fmi vient en assistance aux pays qui le désirent, il a aussi un droit de regard sur les politiques qui sont mises en œuvre. C’est ça la réalité ! Alors, si le régime actuel veut travailler avec le Fmi, il n’a qu’à être clair, autant dans son discours que dans son comportement.
Aujourd’hui, on veut du Fmi, demain on en veut plus. Le président de la République manifeste son désir de travailler avec le Fmi, au moment où son Premier ministre continue de jeter l’opprobre sur cette institution financière internationale. On n’ose pas dire que c’est du sabotage ! Mais c’est quoi en fait ? Soit on veut du Fmi, soit on en veut pas. Un point c’est tout !
Il y a des pays qui ne veulent pas du Fmi, et ils ont pris leurs responsabilités, sans tambour ni trompette. Le régime actuel est libre de revendiquer son autonomie par rapport aux institutions financières internationales, mais qu’il l’assume !
Encore que travailler avec le Fmi ne peut empêcher un pays de lutter contre l’évasion fiscale, de réviser des conditions d’octroi des marchés de l’Etat, de travailler avec le privé national, de dérouler une politique fiscale, d’œuvrer pour l’épargne nationale, en faisant recours aux fonds en provenance de l’intérieur du pays ou de la diaspora.
Alors, il est temps de mettre fin à cette cacophonie, afin de travailler sérieusement pour le pays.
Babacar Papis SAMBA
La pensée complexe
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