Dette cachée ou chasse aux sorcières ? Macky Sall sort l’artillerie juridique pour laver son honneur

 

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, refuse de voir son héritage économique éclaboussé par les soupçons persistants de « falsification de la dette publique ». Selon les informations exclusives rapportées par L’Observateur, l’ex-chef de l’État a décidé de passer à l’offensive sur le terrain juridique pour défendre la transparence de sa gouvernance et préserver l’intégrité de son bilan.

Une riposte juridique calibrée

Le 7 octobre 2025 marque un tournant. Macky Sall, à travers son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, a adressé deux courriers officiels à des institutions clés :
•  L’un au ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba,
•  L’autre au président de la Cour des comptes, Mamadou Faye.

Ces correspondances exigent la transmission du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), document transmis à la Cour des comptes le 18 septembre 2024 et censé éclairer la situation des finances publiques entre 2019 et le 31 mars 2024.
Or, ce rapport, souligne L’Observateur, n’a jamais été publié ni communiqué aux anciens responsables concernés — un fait que l’ancien président juge inacceptable et contraire au principe du contradictoire.

 Macky Sall veut la lumière totale

Cette démarche, que ses proches décrivent comme « une quête de vérité et de justice », vise à « faire jaillir la vérité » et à dissiper les zones d’ombre entourant la gestion de la dette sénégalaise.
Selon les sources de L’Observateur, Macky Sall a mobilisé plusieurs cabinets d’avocats internationaux et sénégalais, ainsi que des experts financiers, pour procéder à une analyse indépendante et contradictoire des faits avancés dans le rapport de la Cour des comptes.

Dans son courrier, Me Pierre-Olivier Sur insiste sur la nécessité d’un débat équilibré :

« Le rapport n’ayant pas été communiqué aux responsables concernés, il n’a pu faire l’objet d’un échange ou d’une confrontation des points de vue. »
Une phrase qui résume bien l’esprit de cette offensive : rétablir la transparence, pièce par pièce, document par document.

 La Cour des comptes interpellée

Mais c’est la lettre adressée au président de la Cour des comptes qui en dit long sur la fermeté de Macky Sall.
Anticipant la sensibilité des informations contenues dans le rapport, l’ex-président a demandé à Mamadou Faye de certifier la régularité du processus d’audit et la fiabilité des procédures suivies par son institution.
Il insiste sur le fait que l’examen des finances publiques pendant son magistère s’est déroulé dans un cadre légal strict, conformément aux règles de confrontation prévues par la loi, et dans un contexte où la demande de clarté et de responsabilité n’a jamais été aussi forte.

Entre stratégie et symbole

Pour beaucoup, cette offensive juridique est bien plus qu’une simple réclamation administrative : c’est une bataille pour la postérité politique.
Face à des accusations de « dette cachée » que ses adversaires politiques exploitent pour ternir son image, Macky Sall choisit la voie de la contre-attaque raisonnée, mêlant droit, communication et stratégie internationale.

Un proche confie à L’Observateur :

« Macky Sall ne veut pas que son bilan économique, bâti sur plus d’une décennie de réformes, soit sali par des chiffres manipulés ou des interprétations biaisées. »