
L’Alliance Pour la République (APR) a haussé le ton ce 12 octobre 2025 concernant la situation des finances publiques au Sénégal. Par le biais d’un communiqué de son Secrétariat Exécutif National, le parti de l’ancien président Macky Sall a exigé la publication immédiate de plusieurs rapports financiers, fixant un ultimatum d’une semaine aux autorités. Cette sortie intervient dans un contexte qualifié de « dégradation préoccupante » des finances, suite à un troisième abaissement de la note souveraine du pays en 18 mois.
Selon nos informations, l’APR fonde sa requête sur deux correspondances d’avocats mandatés par l’ex-chef de l’État. Le parti réclame la mise à disposition du public de quatre documents clés. Il s’agit du rapport de l’Inspection Générale des Finances sur la période 2019-2024, du rapport provisoire de la Chambre des Affaires Budgétaires et Financières de la Cour des Comptes, de l’audit du cabinet Forvis-Mazars sur la dette publique, et du bulletin statistique sur cette même dette, dont la dernière parution remonte à juin 2024.
Le parti a clairement indiqué que si ces documents ne sont pas rendus publics dans un délai de sept jours, il engagera des « actions d’envergure » avec d’autres forces politiques et citoyennes. L’objectif affiché est d’exiger la transparence et de contrer ce que l’APR qualifie de tentative de manipulation visant à discréditer « le legs glorieux du Président Macky Sall ». Le Secrétariat Exécutif National a affirmé sa détermination à aller « jusqu’au bout » pour « faire toute la lumière sur la gestion des finances publiques ».
Cette demande de transparence sur l’endettement survient alors que l’État continue de se financer activement. D’après les informations rapportées par Emedia, le Sénégal a récemment mobilisé plus de 450 milliards de francs CFA sur le marché financier régional lors d’un appel public à l’épargne. Par ailleurs, des responsables de l’actuel pouvoir ont publiquement reconnu l’ampleur du défi, à l’image du président du Parlement, El Malick Ndiaye, qui a évoqué une dette « colossale », tout en assurant qu’elle n’empêcherait pas le gouvernement de travailler.
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