Près d’une centaine de personnes (jeunes leaders et membres de la communauté) ont été regroupées à Kothiary ce mercredi après l’étape de Goudiry par l’Ong Tostan. Il s’agit, explique Harouna Sy, coordonnateur de zone de l’Ong dans le Goudiry, de former et de sensibiliser les jeunes leaders sur les méfaits de la pratique de l’excision mais aussi leur imprégner sur les textes législatifs en vigueur qui interdisent la pratique.
L’Ong Tostan ne veut plus voir en ce 21éme siècle, une fille excisée ou donnée en mariage avant l’âge normal. Pour cela, il a décidé de s’appuyer sur les jeunes leaders des différentes localités de Kothiary, Koulor, Sinthiou Bocar Ali, Koar et autres, pour former les jeunes afin de faire d’eux ses relais dans la sensibilisation. L’excision continue toujours d’être pratiquée dans la zone. C’est pourquoi, pour mieux faire passer le message et amener les communautés à bannir cette pratique, des jeunes leaders ont été ciblés pour porter le message dans leurs zones respectives. Au nombre de 50 en plus d’une vingtaine de membres des différentes communautés, ils ont bénéficié d’une formation sur les méfaits de la pratique et des conséquences qu’elle peut engendrer chez la femme ou la jeune fille. Harouna Sy, le coordonnateur de la zone de Tostan explique que ces jeunes leaders vont être formés sur les conséquences qui pourraient découler de la pratique. Un exposé du médecin sur toutes les conséquences de la pratique sera projeté avec des images qui parlent d’elles-mêmes. Après cette étape, il sera aussi fait une présentation de la loi 05-99 relative à l’interdiction de la pratique. Il s’agit ici d’amener tout chacun à prendre conscience que la pratique de l’excision peut découler sur de sanctions pécuniaires et pénales. Il leur sera aussi donné des informations nécessaires sur le code pénal relatives à l’interdiction du mariage des enfants avant l’âge minimum requis. Beaucoup de questions sur l’excision et les mariages des enfants ou tout autre violence faite aux enfants seront au menu de la journée, renchérit le chef de zone de Tostan. Le constat fait est que, beaucoup de personnes ignorent les méfaits de la pratique de tels actes. Il est remarqué qu’il y a encore des localités dans la contrée qui n’ont pas encore été sensibilisées jusque-là. C’est pour cette raison que ces jeunes ont été ciblés pour à la suite de la session, porter le message au niveau des communautés les plus éloignées. Awa Sylla, Bajenu Gox et participante à la session a reconnu que dans sa localité, il y a des femmes qui ont eu des difficultés lors e leurs accouchements parce qu’elles ont été excisées. Aujourd’hui, s’engage-t-elle, il est temps de mettre fin à une telle pratique qui s’est révélée dangereuse pour les femmes. En ce qui me concerne, martèle la bonne dame, « je ne tolèrerai plus de voir une fille excisée sans pour autant dénoncer les auteurs, quoique cela me coutera », lâche-t-elle atterrée après avoir vu et écouté les différents exposés. Il faut signaler que la même activité s’est déroulée à Goudiry avant l’étape de Kothiary.
Pat Abdoulaye Fall/ www.tambacounda.info /
