Electrification rurale a Kaffrine et Tambacounda : plus de 5 milliards investis et près de 150 localités connectées au réseau MT.

 

L’équipe de l’agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) qui sillonne les régions de Kaffrine, Tambacounda et Kédougou a fait un point sur la situation de l’électrification rurale dans les deux régions de Tambacounda et Kaffrine. Pour Baba Diallo, directeur général de l’Aser, son agence a, jusque-là, permis à plus de 140 localités de s’éclairer grâce à la ligne moyenne tension. Ce qui selon lui, représente une manne financière de plus de 5 milliards de nos francs consentis par l’état du Sénégal et ses partenaires techniques et financiers pour permettre à ces localités bénéficiaires d’avoir de l’électricité de manière permanente et enfin sortir des ténèbres.

Avoir une meilleure appréciation de la situation de mise en œuvre des projets et programmes d’électrification rurale dans les régions de Kaffrine, Tambacounda et Kédougou, telle est la volonté de l’Aser. Depuis quelques temps, cette agence chargée de l’électrification des villages et autres hameaux dans le pays sillonne le centre et l’est du pays pour mieux constaté de visu, la situation de l’électrification rurale. Cependant, constate son Dg, Mr Baba Diallo, de grandes réalisations en matière d’électrification sont notées dans les régions visitées. Ce qui d’ailleurs, le pousse à dire que l’objectif d’atteindre l’accès universel fixé d’ici à 2025 est bien réalisable. Cette visite, ajoute-t-il, permettra aussi de renforcer l’implication des autorités locales dans le choix et le suivi des localités à électrifier ou déjà électrifiés.

De Koungheul à Koussanar en passant par Dialacoto, Missira, Gouloumbou et autres localités, d’importantes infrastructures d’électrification y sont réalisées, note Baba Diallo, Dg de l’Aser. Cela, grâce à l’état du Sénégal à travers l’agence sénégalaise d’électrification rurale qui a en charge la mise en œuvre du programme national d’urgence de l’électrification rurale (Pnuer). Si on en croit le directeur général de l’Aser, près de 500km de lignes Moyenne tension sont réalisées de Koungheul à Koussanar par son agence. Baba Diallo poursuivra, que cela a couté jusque-là, la bagatelle de plus de 5 milliards de nos francs, investit par l’état du Sénégal. Globalement dans la région de Tambacounda, se félicite-t-il, si on y ajoute le projet de Dialacoto et de Missira, son agence va réaliser près de 425km de ligne moyenne tension. Et cela, détaille-t-il, a permis déjà, l’électrification de près de 150 localités qui depuis leur création, n’avaient pas accès au courant.

5 milliards consentis pour réaliser les infrastructures.

Baba Diallo, Dg de l’Aser soutient que le gouvernement du président Macky Sall a mobilisé beaucoup de ressources pour sortir les localités rurales des ténèbres. Faisant dans le détail, il explique que, de Koungheul à Koumpentoum en passant par Koussanar et autres localités, ce sont quelques 5 milliards de nos francs qui ont été dégagés pour arriver à faire ces réalisations. Poursuivant, il martèle que cela a tout de même permis de réaliser 425km de lignes moyenne tension et a électrifié plus de 140 villages qui étaient encore dans les ténèbres. Cependant, face aux populations toutes en liesse, il a demandé à ce que soient accéléré, les travaux, la mise en service et la commercialisation. « Il faut que les travaux et la mise en service soient accélérés afin que les populations bénéficiaires puissent entrer en possession du courant. L’état du Sénégal a consenti les moyens nécessaires à cet effet donc, pas question que les travaux connaissent des retards inexplicables, martèle Mr Diallo au milieu des populations de Dialacoto.

La cherté des prix dénoncés par les populations.

A Malème Niani, première localité visitée dans la région de Tambacounda par la délégation du Dg de l’Aser, les populations bien qu’étant contentes de l’arrivée du courant de manière continue dans leur commune car, ayant contribué à réduire le banditisme, elles ont tout de même dénoncé la cherté des prix. Le maire de la commune, Mr Siriman Sall laisse entendre que le prix du courant est trop cher. « Nous ne pouvons pas payer plus cher que les populations des grandes villes. C’est insensé », fulmine l’édile de Malème Niani. A défaut de nous faire des réductions, nous ne devrions pas payer plus cher que ceux des grands centres qui eux déjà, payent par bimestre et deux fois moins cher que nous. Depuis la venue de l’électricité, dénonce le maire, peu de gens se sont encore abonnés du fait de la cherté du courant. Il faut que la situation soit corrigée car, nous ne sommes que des paysans et n’avons de ressources que les produits de nos récoltes. C’est bon d’avoir du courant mais il faut pouvoir le payer aussi, explique l’édile de la commune, exhibant le niveau de vie de ses administrés.

Le Dg de l’Aser expliquera tout de même que la situation est due au système du forfait comparé aux tarifications qui sont faites par la Senelec dans les villes où, les gens ne paient que ce qu’ils ont consommé. Toutefois, rassure-t-il, le gouvernement a pris en compte cette donne et travaille à l’harmonisation des tarifs. Il s’agit, explique-t-il, d’arriver à établir une grille tarifaire unique qui permettra quel que soit l’opérateur de payer le même tarif par le client, bénéficiaire du service public de l’électricité.

3,5 milliards pour combler le manque à gagner.

Faisant toujours cas des prix jugés trop élevé par les populations bénéficiaires du service public de l’électricité en zone rurale, le Dg de l’Aser soutient que pour mieux gommer les disparités qui sont notées, le gouvernement a consenti une enveloppe de 3,5 milliards pour compenser le manque à gagner des différents opérateurs. Cela veut dire que la problématique du prix est bien prise en compte et que dans les mois à venir, la question pourrait connaitre des solutions au profit de tous afin que tous les usagers, quel que soit l’opérateur qui les dessert, paieront le même tarif et ce qu’ils auront consommé.

Vivement l’arrivée de l’électricité à Dialacoto.

Dans cette contrée du Sénégal Oriental, les populations attendent grandement la venue de l’électricité. Créé depuis les temps immémoriaux, cette commune n’a jusque-là pas encore connu l’électricité de manière continue. « Si nous sommes encore en retard, c’est du fait du manque de courant », a fulminé le chef du village. Poursuivant, il explique que toutes les localités avec lesquels nous avions pris départ nous ont toutes dépassées du fait de notre manque de courant. Il y a tous les corps de métiers dans la commune cependant, leur produits et productions ne sont pas valorisés du fait du manque de courant qui est un grand handicap. Il nous faut vraiment du courant, exhorte le chef du village. La présidente des gPF, Mme Fatoumata Dansouba embouchera la même trompette pour marteler qu’ici, les femmes sont parfois accouchées avec les lumières des portables. Désolant, fulmine-t-elle. « Nous vous prions vivement d’accélérer le processus pour que l’électricité arrive dans la commune plus que centenaire », supplie-t-elle, avant de recevoir les assurances du Dg de l’Aser qui lui promet de revenir bientôt pour l’inauguration du courant.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /