
Les populations des 12 communes qui composent le département de Bakel ont battu le macadam. Elles ont bravé la pluie et les montagnes pour dénoncer la situation moyenâgeuse quelles vivent sans être accompagnées.
La commune de Bakel a été le point de convergence des populations du département. Elles y avaient RV pour une marche dite citoyenne pour dénoncer les maux des différentes localités.
Dans cette contrée située à l’est du pays, rien n’y va, ont d’entrée, fulminé les marcheurs. Les populations sont fatiguées, meurtries et laissées à elles-mêmes, sans aucun accompagnement. Par ces temps qui courent, rallier Bakel via la Rn1 est quasi suicidaire, fulminent-ils. Il faut 6 à 7h pour faire les 250km. A cela, ajoute le coordonnateur de la marche, le département, du Goye supérieur au Goye inférieur en passant par le Kenieba, est dépourvu de tout. Il n’y a rien, se désole, Boubou Diakité. Aucune infrastructure sociale de base, aucun financement pour les femmes, dénonce-t-il. Et c’est pour dénoncer cela que cette marche pacifique en signe d’alerte a été initiée. Et si rien n’est fait, nous passerons à la vitesse supérieure et sanctionnerons le moment venu, le régime. Nous ne pouvons plus continuer de vivre dans des conditions moyenâgeuses et laisser faire. “Trop c’est trop”, ont-ils ensemble rugit. “O Tampi, O Tampi” ” On est fatigués “, scandait la foule, déboussolée et meurtrie dont la fine pluie qui s’abattait n’a pas réussi à calmer les ardeurs. Faisant dans le détail, boubou Diakité a expliqué le calvaire que vivent les populations de la contrée et exige comme solution, le démarrage immédiat des travaux de construction de la route Tambacounda-Bakel, l’achèvement des travaux de la route Bakel-Ourossogui, le bitumage des artères dans la commune de Bakel. Poursuivant toujours dans ses exigences, il martèle que la continuité des pistes rurales dans les Goyes, demeure une sur priorité.
Sur le plan de la santé, il faut que l’hôpital de Bakel soit érigé en hôpital de niveau 2, au moins pour réduire les cas d’évacuation et de décès lié à cet effet. Il faut aussi que le poste de Diawara soit érigé en centre de santé et en créer un autre dans le Kenieba, exhorte le porte-parole du collectif des marcheurs.
Bakel est de tous bords plongé dans un enclavement profond, se désole la bande de marcheurs. C’est pourquoi, explique Boubou, le désenclavement téléphonique et numérique des 2 Goyes jusque dans le Kenieba est une doléance fondamentale, martèle le jeune.
Des jeunes et des femmes oubliés.
Pour le porte-parole du jour, les jeunes et les femmes de Bakel ne sont pas considérés. L’État ne nous compte pas et c’est pourquoi, aucune politique pour les jeunes et les femmes n’a été initiée. Depuis belle lurette, aucun centime n’a été investi dans le département pour financer un quelconque projet de jeune ou de femme, rugissent les marcheurs, arborant des brassards rouges.
Dans le domaine de l’agriculture, il faut un réaménagement de qualité des périmètres irrigués sans quoi, alerte le coordonnateur de la marche, la Méditerranée va continuer d’engloutir les fils du département qui vont continuer de plus à emprunter le chemin de l’exil.
Avant de remettre le mémorandum au préfet, ils ont réitéré leur volonté de voir des forages construits dans le Dieri et dans le Kenieba et l’électrification des villages. Les jeunes ont aussi exigé la construction du stade municipal à travers des pancartes qu’ils ont exhibés et brandis.
L’adjoint au préfet qui a reçu le mémorandum a félicité les jeunes pour leur attitude citoyenne. Seulement, il leur a fait savoir que pour la route Tambacounda-Bakel, les travaux sont lancés. Pour l’hôpital de niveau 2 réclamé par les marcheurs, l’autorité a reconnu la pertinence de la doléance et promis de transmettre à qui de droit le document.
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /