Déclaration de Macky : « C’est inacceptable, pour un homme à qui le pays a tout donné », (Alioune Tine)

 

Dans ce pays lourdement affecté par une crise complexe et multiforme des pouvoirs constitués, dont celle du pouvoir suprême a besoin d’organiser une Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Pardon.

Une occasion exceptionnelle pour se regarder dans les yeux et se parler, le meilleur moyen de provoquer les décharges cathartiques dont notre société a absolument besoin. Il faut purger les haines et les ressentiments crées par une situation politique marquée par le cynisme et les intérêts partisans.

Elle peut s’organiser dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale et de transition civile pour repenser et refonder notre Sénégal.

Car les menaces qui pèsent sur le pays ne sont plus seulement internes, elles s’inscrivent dans une géopolitique mondiale dont la lisibilité n’est pas toujours évidente, pour tous. Passer du statut de pays pauvre au statut de pays gazier et pétrolier dans le contexte de crise actuelle n’est pas une mince affaire.

S’investir dans l’apaisement et parler de concertation pour trouver des compris dynamiques susceptibles de préserver la stabilité devient une mission quasi-impossible.

La source profonde c’est le discrédit de la parole donnée, qui ôte légitimité et crédibilité. Le cynisme politique est le carburant des populismes, le cynisme politique est à la base des ressentiments profonds, des colères, révoltes et des violences politiques. Aujourd’hui, c’est la défiance généralisée et l’impasse politique qui loin de s’éloigner s’aggrave de façon inattendue avec la déclaration du PR Macky Sall, décidé d’abandonner le pays en plein vol.

C’est une déclaration inacceptable, pour un homme à qui le pays a tout donné. Pour un homme qui a travaillé aussi pour son pays. Le PR Macky Sall doit absolument reconsidérer ce choix néfaste pour la stabilité et l’apaisement qu’il entend imprimer avant de quitter le pouvoir. Il doit créer les conditions d’une élection présidentielle transparente et crédible avant le 2 avril.

C’est la voie de la raison, de la sagesse et du bon sens politique. Le Conseil Constitutionnel qui a le dernier mot en dernière instance doit contribuer par une décision de justice clairvoyante, la poursuite du processus électoral en cours. Une décision qui renforce l’état de droit, la démocratie et les droits fondamentaux de la personne humaine.

Par Alioune Tine*