Cambriolage à la DER/FJ : le casse silencieux orchestré de l’intérieur

 

L’ombre d’un coup de maître plane sur la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide pour les Femmes et les Jeunes (DER/FJ). Pendant plusieurs semaines, les locaux de l’institution ont été au cœur d’une enquête menée sous le sceau du secret par le commissariat du Point E. Selon les révélations exclusives de L’Observateur, le vol, digne d’un scénario de film policier, aurait été savamment orchestré de l’intérieur par un agent prestataire, désormais placé en garde à vue.

Une enquête menée à pas feutrés

Tout commence après la plainte déposée par Mme Nd. W. Diallo, directrice des Affaires juridiques de la DER/FJ. Dans son inventaire, le butin se révèle lourd : quatre ordinateurs portables, dont un MacBook et trois ThinkBook. Les faits se seraient déroulés entre le 24 et le 25 août 2025. Pourtant, rien ne laissait paraître un cambriolage classique : aucune effraction à l’entrée, sécurité renforcée, badges obligatoires, caméras de surveillance partout. Les enquêteurs du Point E s’orientent alors vers une thèse dérangeante : le casse venait de l’intérieur.

Les caméras, juges implacables

La vérification minutieuse des vidéos de surveillance révèle un nom : M. Sacko, agent prestataire. On le voit entrer à deux reprises, un samedi, dans les locaux de la DER/FJ, un sac en bandoulière. Confronté aux images, il tente une explication fragile : il serait venu exceptionnellement pour utiliser la connexion internet de l’institution afin de terminer une tâche urgente. Un argument que des sources interrogées par L’Observateur jugent incohérent, rappelant que chaque agent bénéficie d’une dotation mensuelle en connexion.

Les contradictions et la traque numérique

D’abord, M. Sacko nie toute implication. Il soutient s’être arrêté au 3e étage, tandis que le vol se serait produit au 2e. Mais les images et les allées et venues captées sur vidéo le contredisent. Pire encore, la réquisition adressée à Sonatel permet de géolocaliser son téléphone : dès le lendemain des faits, son numéro borne à Colobane, lieu tristement réputé pour ses reventes clandestines de matériel électronique. L’enquête établit alors un lien direct avec la présence d’un des ordinateurs volés repéré dans le secteur.

Un casse étouffé, mais élucidé

Selon L’Observateur, les enquêteurs du Point E ont volontairement agi dans la plus grande discrétion pendant seize jours, en lien étroit avec le procureur de la République. Une stratégie payante : le “vol silencieux”, pensé pour passer inaperçu, a fini par trahir son exécutant.

 

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