Téléphones portables à l’école : Thierno Bocoum dénonce une « incohérence » dans la position du ministère

 

Le débat sur l’usage du téléphone portable à l’école suscite encore des polémiques. Après la publication d’une note ministérielle interdisant leur circulation dans l’enceinte scolaire, le ministère de l’Éducation nationale a tenté d’apporter des clarifications. Mais sa réponse, loin d’éteindre la polémique, a suscité une réplique de Thierno Bocoum sur facebook.

Dans sa réponse, le ministère affirme que le portable « utilisé sans encadrement perturbe les cours, fragilise la concentration et expose les élèves à des dérives comme le racket, la tricherie ou le cyber harcèlement ». Une position que Thierno Bocoum juge contradictoire. En effet, l’ancien parlementaire souligne que la note ministérielle érige l’usage du portable en « exception strictement encadrée », tout en reconnaissant sa pertinence pédagogique. « En d’autres termes, l’outil est à la fois valorisé et marginalisé », dénonce-t-il, fustigeant une politique qu’il qualifie de « pédagogie par l’interdiction ».

Pour Bocoum, la logique devrait être inversée car, dit-il, « on ne peut pas former à l’usage raisonné d’un outil en le reléguant au rang de dérogation exceptionnelle». Il propose au contraire d’intégrer le téléphone comme objet d’apprentissage, encadré par des règles claires, des chartes précises et une pédagogie adaptée.

Par ailleurs, Thierno Bocoum met aussi en lumière une « incohérence » entre la communication officielle et les explications du ministère. « Dans votre réponse, vous parlez de la classe, tandis que dans le communiqué officiel, l’interdiction est étendue à toute l’enceinte scolaire. Ces deux formulations n’ont pas la même portée et créent une confusion. » , affirme -t-il.

Face au risque d’une fracture croissante entre l’école et la réalité numérique des élèves, il avance quatre propositions : tester la mesure dans des écoles pilotes, introduire des modules de formation sur le numérique responsable, fournir des alternatives éducatives (tablettes verrouillées, zones encadrées), et assurer un suivi national avec rapports réguliers.

 

Seneweb