Le juge d’instruction près le Pjf a placé sous mandat de dépôt Mme Diagne ainsi que Serigne Saliou et Mouhamed Diagne pour association de malfaiteurs et complicité. Hors du pays, Madiambal Diagne est probablement aussi promis à un tel destin, surtout que le réquisitoire introductif du Parquet le dit clairement. Par Bocar SAKHO –
Serigne Saliou Diagne, son petit frère et sa tante ont donc passé, ce lundi, leur première nuit en prison. Hier, le fil espoir de la liberté s’est étendu toute la journée au niveau du Pool judiciaire financier, situé sur les deux voies de Sacré-Cœur dont l’entrée est occupée par des va-et-vient de parents, amis de personnes détenues, visages tristes, dans l’attente de leur permis de visite en prison. Ils patientent sous un hangar improvisé sur la chaussée pour récupérer leur précieux sésame distribué par un gendarme qui fait l’appel à haute voix. Ce n’est aussi étouffant qu’au Palais de justice de Lat Dior, mais la chaleur est tout aussi accablante en cette matinée ensoleillée. Les véhicules de la police et la gendarmerie se croisent pour déposer des justiciables déférés, preuve que le Pjf est devenu trop sollicité. De couleur blanche, le minicar de la Dic s’arrête devant le portail de l’immeuble à plusieurs étages, qui surplombe tout le quartier. Il est un peu plus de 11 h. Serigne Saliou, Mme Diagne et Mouhamed Diagne et d’autres sortent et s’engouffrent à l’intérieur du bâtiment, après quelques secondes de salutation.
Au bout d’une longue journée, le juge d’instruction près le Pool judiciaire financier (Pjf) a décidé d’envoyer en prison Mme Diagne, Serigne Saliou et Mouhamed Diagne. Ainsi que celui qui est appelé le «marabout» de Madiambal. Il est un peu plus de 18 h quand il les inculpe pour association de malfaiteurs et complicité, en visant évidemment Madiambal Diagne. Dans le cabinet du magistrat-instructeur, les différents avocats ont plaidé tour à tour pour qu’ils soient remis en liberté ou au pire des cas, placés sous contrôle judiciaire ou avec un bracelet électronique. Mais, ils n’ont pas réussi à le convaincre, surtout que le réquisitoire du Parquet financier était très chargé. Il avait requis le mandat de dépôt contre Mme Diagne et Mouhamed. Mais pas contre Serigne Saliou, retenu pourtant pour les mêmes délits supposés (voir ci-contre).
Une issue surprenante ? Aussi longtemps que l’on se souvienne, c’est une décision rare pour ne pas dire unique : qu’autant de membres d’une même fratrie se retrouvent sous les verrous. Cette ordonnance montre que le pater familia, Madiambal Diagne, est promis aussi à un destin équivalent quand il va fouler à nouveau le sol sénégalais. Et le réquisitoire introductif du procureur de la République financier confirme la lourdeur des charges avec une demande de mandat de dépôt pour M. Diagne, son fils Mouhamed et son épouse ainsi que des responsables d’Ellipse Project. Dans ses réquisitions envoyées à la Conservation foncière, au Service des mines et au niveau des banques, il viserait la saisie/et ou la confiscation des biens de M. Diagne.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, ce dernier sait clairement qu’il est dans le viseur du Pjf et aussi des autorités gouvernementales. Car, sa sortie du territoire national a excédé le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, qui n’a pas caché sa colère en prenant des mesures conservatoires à l’endroit de deux fonctionnaires de police. Bamba Cissé avait relevé de ses fonctions les commissaires de la Division des investigations criminelles et de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass qui ont été finalement remplacés avant même la fin de l’enquête annoncée par M. Cissé.
Bloqué dans la nuit du mardi à mercredi à l’Aibd, le fondateur du Groupe avenir communication avait ensuite rallié Paris d’où il «prépare sa défense». Après la délivrance d’un mandat d’arrêt international à son endroit, il a affirmé qu’il se présentera devant la «justice» pour faire face à ses responsabilités.
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