Direction générale des Impôts et domaines : LE VIRUS GRIPPE LA MACHINE

 

La paralysie en cours du système informatique de la Dgid montre la nécessité de renforcer leur cyber-résilience.Par Bocar SAKHO – 

La paralysie de la Direction générale des Impôts et domaines (Dgid) depuis quelques jours, à cause d’une cyber-attaque, montre une certaine vulnérabilité de l’infrastructure informatique du pays. En plus des pertes économiques et financières sèches, les responsables de la Dgid gardent toujours le silence. Même si le site internet de la boîte est toujours inaccessible, excepté la page de garde, à cause de «l’indisponibilité du serveur». Aucun des services digitalisés ne marchait encore dans la soirée d’hier, suggérant une panne géante ou une cyber-attaque inédite, comme l’a revendiqué le mouvement des «hackers» Ransom group «Black Shrantac», qui réclame 6,5 milliards F cfa à la Dgid pour libérer ses plateformes. Un vrai «rançongiciel». En octobre 2022, l’Artp avait subi une attaque des hackers. Une enquête a été ouverte au niveau de la Division spéciale de la cybercriminalité.
Aujourd’hui, il y a une forme de délinquance numérique qui se renforce à grande vitesse. Il y a quelques semaines, le Sénégal et 13 autres pays africains ont participé à l’opération «Con­ten­der 3.0», en collaboration avec Interpol, visant à réprimer les escroqueries amoureuses et la sextorsion. Ici, la police a arrêté 22 suspects, démantelant un réseau qui usurpait l’identité de célébrités et recourait à la manipulation émotionnelle sur les réseaux sociaux et les plateformes de rencontre pour escroquer 120 victimes d’environ 34 mille dollars. Au total, 65 appareils, de faux documents d’identité et des relevés de transferts d’argent ont été saisis au cours de l’opération.
Au niveau global, il y a 260 fraudeurs présumés arrêtés dans le cadre d’une opération panafricaine de cybercriminalité. Il a été aussi saisi 1235 appareils électroniques dans le cadre d’une opération internationale coordonnée contre la cybercriminalité. Cette répression visait les réseaux criminels transnationaux exploitant les plateformes numériques, notamment les réseaux so­ciaux, pour manipuler leurs victimes et les escroquer financièrement. L’opération s’est concentrée plus particulièrement sur les escroqueries sentimentales, où les auteurs nouent des relations en ligne pour soutirer de l’argent aux victimes, et sur la sextorsion, où les victimes font l’objet de chantage avec des images ou des vidéos explicites. Les enquêteurs ont identifié 1463 victimes liées à ces escroqueries, estimant leurs pertes à près de 2, 8 millions de dollars.
Selon le dernier rapport d’Interpol publié en juin dernier, la cybercriminalité représente plus de 30% de toutes les infractions recensées en Afrique de l’Ouest et de l’Est. Les escroqueries en ligne, les rançongiciels, les escroqueries aux faux ordres de virement et la sextorsion numérique y sont les cybermenaces les plus fréquemment signalées. Sur le continent africain, 90% des pays déclarent avoir besoin de renforcer sensiblement les capacités de leurs services en matière d’application de la loi ou de poursuites judiciaires.
bsakho@lequotidien.sn