Bakel : insécurité et manque d’emploi, le Dg de la Semig dénonce la situation à Marsa.

 

 

La situation du village de Marsa semble préoccuper vivement le directeur général (DG) de la Semig. Originaire de cette localité située dans le département de Bakel, commune de Gabou, Mamadou Coulibaly souhaite de meilleures conditions de vie pour ses parents. Il n’y a pas de route praticable, les jeunes sont désœuvrés — à part l’agriculture, ils n’ont d’autres activités faute de structures d’accueil — et les femmes vivent dans des conditions précaires, accomplissant presque tout à la main. Pire, une grande insécurité règne à Marsa, où des attaques à main armée sont fréquemment signalées. Cela a poussé Mamadou Coulibaly, fils du village et DG de la Semig, à dénoncer vivement la situation. Face à la presse, il a exprimé toute son indignation : « Nous sommes fatigués, à Marsa », a-t-il déclaré, en appelant l’État à mettre en place un plan spécial pour sortir la contrée de l’ornière.

Mamadou Coulibaly était au milieu des siens lorsqu’il a lancé cet appel. Retourné au bercail pour une action de solidarité, il a offert des médicaments et du matériel médical au poste de santé du village : des médicaments, des lits d’hospitalisation et divers équipements. « L’objectif est de contribuer à la prise en charge sanitaire des populations », a-t-il expliqué. « J’ai toujours été préoccupé par la situation du poste de santé de Marsa. À chacun de mes déplacements dans le village, les autorités sanitaires m’ont sollicité pour accompagner le poste. C’est la raison de ma présence aujourd’hui. J’ai réussi à trouver beaucoup de choses, dont des médicaments et surtout du matériel, ce qui va grandement contribuer à améliorer la prise en charge sanitaire des populations. »

La présence de la presse lors de la cérémonie de distribution a permis au DG de déplorer longuement les difficultés qui freinent le développement de la localité. « Ici, tout ou presque est urgence », a-t-il insisté. Bien que Marsa soit située dans le département de Bakel, commune de Gabou, y accéder relève du « parcours du combattant » : il n’y a pas de route et les pistes sont impraticables. « Il faut suer à grosses gouttes pour rallier Marsa », a-t-il affirmé. Fort du soutien de nombreux habitants, il a lancé un appel pressant aux autorités pour une réaction urgente : « Ne serait-ce qu’une réhabilitation, nous l’applaudirons des deux mains. Les usagers sont éreintés. »

Le DG a ensuite insisté sur la question de l’emploi des jeunes et de l’autonomisation des femmes. « Nous avons une jeunesse vaillante et très dégourdie, mais elle n’est pas accompagnée », a-t-il souligné. « Excepté l’agriculture et l’élevage, aucune autre activité n’offre d’opportunités. Les jeunes et les femmes sont désœuvrés à Marsa. Il faut une politique d’emploi adaptée pour ces franges de la population : ils méritent beaucoup mieux. » Il a promis de saisir les autorités compétentes à ce sujet.

Selon lui, l’insécurité demeure l’écueil principal. « C’est un réel souci dans la contrée », a-t-il martelé. « Nous sommes tous transis de peur. » Les attaques ne cessent pas et certaines ont fait des victimes, a rappelé le DG de la société de gestion du marché d’intérêt national et de la gare des gros porteurs (Semig). Il a invité l’État à renforcer la sécurité dans la zone et demandé aux populations de collaborer avec les forces de défense et de sécurité en mission dans la région.

Il est revenu sur plusieurs attaques qui avaient fait la une. Notamment celle du 14 janvier 2021, au cours de laquelle Serigne Diaw, commerçant, avait été tué : aucune suite n’a, dit-il, été donnée à ce dossier. En juin dernier, l’attaque du village malien voisin de Diboli avait également créé un grand émoi. Le 28 octobre, une nouvelle attaque a été signalée. Pour toutes ces raisons, il estime nécessaire l’installation d’une base militaire dans le village afin de mieux faire face à d’éventuelles agressions et de dissuader les malfaiteurs. « C’est ce que veulent les populations pour être rassurées. Nous appelons l’État à aller dans ce sens, dans l’intérêt de tous, de l’État comme des populations autochtones. Marsa souffre : ses habitants ont besoin d’être accompagnés, rassurés et surtout protégés », a plaidé Mamadou Coulibaly.

Par Abdoulaye Fall