Le trafic illicite de bois ne connaitra pas de sitôt un répit dans la région de Tambacounda, du moins au rythme où évoluent les choses sans que la puissance publique ne prenne des dispositions suffisamment coercitives. Dans la journée du samedi dernier, plus d’une centaine de troncs d’arbres ont été saisis par la compagnie de gendarmerie qui était en patrouille de routine dans le quartier Saré Guilèle, principal bastion des bûcherons de la ville.
Au rythme où vont les choses, la région qui abrite l’un des derniers massifs forestiers du pays risque de voir sa forêt disparaitre progressivement. Il ne se passe pas un seul jour, sans que la forêt ne subisse les attaques des « maudits bûcherons » qui n’ont de soucis que de lui ôter tous ses arbres pis, ceux-là dont la régénération se fait pendant des années. Dans la journée de ce samedi, les pandores de la compagnie de Tambacounda qui étaient en patrouille de routine dans le quartier Saré Guilèle au nord de la ville, ont découvert plusieurs dizaines de troncs d’arbres coupés et dont certains jonchaient déjà les devantures de la scierie. Furieux, le commandant de la compagnie territoriale a tout de suite saisi les forces armées pour solliciter leur concours dans le transport et la manutention. A en croire le lieutenant colonel des forces armées, monsieur Amadou Ndir, qui a dépêché ses hommes en aide à la gendarmerie, c’est plus de cent troncs d’arbres qui ont été saisis par les éléments de la compagnie de gendarmerie de Tambacounda, sous l’égide du capitaine Badara Fall. Et cela est égal au nombre d’arbres abattus car, chaque tronc représente un arbre abattu. Le colonel ajoute que c’est lors d’une patrouille de routine que menaient le commandant de compagnie en personne et quelques éléments, que les troncs ont été découverts devant les maisons et la scierie, empilés par dizaine. Cependant, précise-t-il furax, ils ont tous été saisis et déposés au niveau du service des eaux et forêts de Tambacounda. Le lieutenant colonel Ndir poursuivra à l’endroit des représentants de a presse présents sur les lieux de la saisie que » les forces armées des zones militaires N° 4, 5 et 6 ont été instruites par le président de la république, de s’impliquer activement dans la lutte contre le trafic illicite de bois et dans la préservation des ressources forestières car, le trafic est entrain de connaitre des proportions très inquiétantes. Une enquête va être ouverte pour situer les responsabilités et démanteler le réseau de trafiquants illicite de bois ou les commanditaires ». En outre, « il sera aussi planifié des actions coordonnées de lutte contre ce fléau », renchérit le lieutenant colonel Amadou Ndir, adjoint opérations au commandant de la zone militaire N°4. « Nous ne ménagerons aucun effort, pour mettre en exécution ces directives présidentielles et aussi mettre fin à ce trafic illicite de bois dans la zone et qui menace les ressources naturelles et pose accessoirement un problème de sécurité », promet le colonel Ndir. Il faut tout de même signaler qu’étaient présents sur les lieux, outre le lieutenant colonel Amadou Ndir représentant le commandant de la zone militaire N°4, le capitaine Badara Fall, commandant la compagnie territoriale de la gendarmerie et le capitaine Mamadou Ndiaye, chef du service départemental des eaux et forêts de Tambacounda.
Mais, il faut aussi le souligner, cette lutte contre le trafic et la coupe abusive de bois dans les forêts à Tambacounda ne se fera pas avec aisance. Une étude montrait qu’en 2011 déjà, prés de 1500 menuisiers sont établis dans la région. En plus, il y est noté plus de trente scieries. Figurez vous que chaque scierie scie en moyenne 10 troncs par jour et que chaque menuisier confectionne un lit par mois. On se retrouve avec un chiffre qui fait froid au dos. Et malheureusement, tout ceux-là ne vivent que du bois. Donc ce sera un combat pas gagné d’avance. Il faut repenser l’octroi des permis de coupe et l’installation des scieries.
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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /
