Tambacounda : journée de la femme rurale, Les réalisations de l’ONG la lumière dévoilées au grand jour.

La journée dédiée à la femme rurale a été l’occasion pour l’Ong la lumière de mettre sous les feux des projecteurs, les réalisations consenties à l’endroit de cette couche vulnérable de la société, dans ses différentes zones d’intervention. Selon le coordonnateur de l’organisation non gouvernementale, près d’une centaine de milliers de femmes volent aujourd’hui de leurs propres ailes, grâce à l’appui de la lumière dans le cadre de son programme Epargner pour le crédit (EPC).

L’Ong la lumière a vraiment contribué à l’épanouissement de la femme rurale. Après avoir constaté sur le terrain un taux d’exclusion assez significatif des femmes pour l’accès aux financements formels dans les institutions de micro finance et un taux de bancarisation quasi négatif chez cette même couche, conclusions avait été faite que la féminisation de la pauvreté est bien réelle chez la femme rurale. Mieux, fait remarquer le patron de l’ONG la lumière, les femmes en milieu rural, même si elles veulent s’engager dans la lutte contre la pauvreté, elles n’ont pas tous les mécanismes pour y faire face. C’est pourquoi, son organisation avait retenu de les organiser en groupements d’épargne et de crédit (Epc). Le projet a démarré en 2007 à Tamba, en 2008 à Kolda, en 2011 à Diourbel et en 2013 dans le Kédougou. Ce qui fait qu’aujourd’hui, explique Sory Diallo, il y a 80 mille femmes enregistrées dans les groupements d’Epargne et de crédit. Après 4 ans d’expérience avec des résultats concluants, un autre module dénommé « business » a aussi été lancé toujours pour l’épanouissement de la femme rurale en lui apprenant à trouver des activités génératrices de revenus avec profit. Aujourd’hui se félicite Sory Diallo, toutes les 80 mille femmes des groupements Epc sont bien formées et maitrisent parfaitement le business. Ce qui fait qu’actuellement, elles volent toutes de leurs propres ailes. Lala Guindo de Koussanar qui a commencé par vendre un sac de charbon et aujourd’hui convoie des camions à Dakar et dans les autres régions en est la parfaite illustration.

Après la formation et la capacitation des femmes, après leur avoir permis d’acquérir une certaine indépendance financière, l’heure était aussi venue de les former en matière de citoyenneté. Il s’agissait de les aider à pouvoir accéder dans les instances de prises de décision, de les aider à disposer de pièce d’état-civil car, la majeure partie n’en disposait pas, de pouvoir participer à des élections, entre autres activités possibles. Ce qui a d’ailleurs fait qu’aux élections locales de 2009 et de 2014, beaucoup de femmes membres des groupes EPC ont été élues dans les listes des conseillers et participent aux prises de décision dans leurs localités. Ces mêmes femmes des groupes EPC sont aussi formées dans la lutte contre les chocs climatiques. Toutes les techniques d’amélioration des sols, de la retenue des eaux, de l’amélioration des productions, entre autres techniques leur ont été enseignées, dans l’optique de mieux faire face aux chocs climatiques. Les techniques de transformation des produits locaux leur ont aussi été inculqués car, dans la zone, il y a divers produits, en abondance. L’autre initiative majeure a été l’introduction du mobile Bank. En partenariat avec la Sonatel, des transferts d’argent se font avec leur téléphone pour éviter de grands déplacements aux populations et surtout les femmes qui sont souvent l’objet d’attaque ou d’agression en cours de route. Toutes ces réalisations ont fait qu’aujourd’hui, la situation que les gens avaient de la femme rurale a changé. Mieux encore, se réjouit le coordonnateur de la lumière, la place qui lui était réservée et qui consistait à rester au foyer et s’occuper des enfants a aussi considérablement évolué. Tout cela en grande partie au programme EPC, d’où son souhait de voir d’autres projets imiter la lumière dans d’autres régions du pays, au grand profit de la femme rurale.

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Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /