Tambacounda : Relance et réhabilitation du chemin de fer, les syndicalistes de Sutrail prêts à accompagner l’Etat.

Dans le cadre de la relance et de la réhabilitation du chemin de fer initiée par les Etats du Sénégal et du Mali, les syndicalistes de Sutrail affiliés à la CNTS/FC, accompagnés des députés Hélène Tine et Moustapha Ndiaye, ont entamé une tournée dans les localités impactées par l’arrêt du chemin de fer. Il s’agit selon eux, de sensibiliser les travailleurs et de les inviter à faire sien le projet de relance du chemin de fer que les deux Etats suscités veulent initier.

« Depuis 2003, à la suite de la privatisation de l’axe ferroviaire, Transrail traverse des difficultés incommensurables, dixit le secrétaire général du Sutrail ». C’est pourquoi, les états du Sénégal et du Mali avaient décidé de résilier son contrat par le principe du fait de prince, le 6 décembre dernier. Après cette résiliation, un délai de préavis de 90 jours lui avait été accordé, ce qui avait engendré des retards de salaire noté chez les travailleurs. Heureusement, se félicite Mame Mbaye Tounkara, » les deux Etats, conscients de la situation très sensible, avaient pris l’engagement de prendre en charge et de sécuriser les salaires, tout le temps du préavis accordé à Transrail. Le chemin de fer est un outil d’intégration des peuples ». C’est pourquoi, le syndicaliste dira saluer la vision et l’engagement du chef de l’état de reprendre le chemin de fer avec la signature du projet de réhabilitation de la voie avec les chinois pour un montant de 754 milliards et le TER pour une somme totale de 506 milliards. Ce qui lui fait dire devant ses camarades pour s’en réjouir qu’il y a une réelle volonté de réhabiliter le chemin de fer de la part de l’Etat.

« C’est d’ailleurs l’une des raisons de la tournée que nous avons entamée avec les députés pour expliquer aux camarades le processus, les informer des engagements que les autorités ont pris pour sécuriser les salaires en mettant un plan d’urgence pour la phase de transition évalué à 7 milliards pour la réhabilitation du matériel et l’accompagnement de l’entreprise en attendant la phase de mise en œuvre du schéma institutionnel ». L’engagement et la détermination de la tutelle a aussi été saluée dira Mame Mbaye Tounkara. Ils ont bien piloté le processus de résiliation du contrat de Transrail. Depuis 2010, informe-t-il, « les Etats avaient voulu résilier le contrat mais, ce n’était pas facile car, l’entreprise ne voulait pas quitter les lieux. Cependant, cette affaire est maintenant derrière nous, reste à voir la mise en œuvre des décisions prises d’ici le 7 mars prochain. Nous les interpellons aussi sur la réparation des préjudices causées par l’entreprise que sont les licenciements, affectations arbitraires et le défaut de paye des primes des retraités, entres autres ».

272 millions d’arriérés de paiement.

L’entreprise a causé beaucoup de tort aux travailleurs des chemins de fer. A en croire Mame Mbaye Tounkara, le montant total des arriérés de paiement des indemnités de retraite des agents de l’entreprise est de prés de trois cents millions de nos francs à ce jour. Il appelle l’équipe chargée de piloter la transition à prendre à bras-le corps cette question plus que sensible. « Les associations et corporations sociales qui ont souscrit qui devaient aussi avoir des reversements sur les salaires, Transrail ne l’a pas aussi payé et, c’est de sa responsabilité de prendre en charge ces éléments là », explique M.Tounkara. Il poursuit, » l’équipe de la transition doit prendre en charge ces problèmes pour qu’ensemble, ils puissent relever les nombreux défis qui les attendent dans le secteur au grand bonheur des populations des deux pays ».

3 milliards pour sécuriser les salaires.

Mame Mbaye Tounkara a confié à ses camarades de Tambacounda que l’Etat a prévu un montant total de 3 milliards de francs pour sécuriser les salaires durant la période de transition. Mieux, ajoute-t-il, « il n’y aura aucune perte d’emploi durant cette période transitoire de 90 jours ». Abordant la situation des machines, c’est là où le syndicaliste s’est réellement offusqué de ce qui est noté. « Pour une entreprise ferroviaire qui était à 13 machines, aujourd’hui elle n’en compte que 2 », s’étrangle M.Tounkara. Il poursuit, « le niveau de dégradation du matériel et des infrastructures est très avancé, raison pour laquelle l’Etat a prévu ce montant pour mieux sécuriser les salaires ». Heureusement se félicite-t-il, » l’Etat a prévu un montant de deux milliards dans le cadre du plan d’urgence pour réparer les infrastructures et 1,5 milliard est aussi prévu pour l’achat de pièces pour réhabiliter les machines».

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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /